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Depuis 1989, l’Allemagne a profondément changé. Mais ce changement s’est accentué dans les cinq dernières années : de la nouvelle grande coalition (CDU-SPD) qui lui a été imposée, la chancelière Angela Merkel a fait un atout. Un style politique nouveau est apparu, témoin d’un grand art du compromis. Le gouvernement de coalition a réussi à mette en route des réformes économiques et sociales importantes tandis que Angela Merkel marquait des points sur la scène internationale.
Lors du traité de Nice, alors que l’élargissement à l’Est prévoyait pour les grands pays une diminution concomitante du nombre d’euro-députés, l’Allemagne avait obtenu une vingtaine de députés de plus que la France. En se démarquant de ses voisins, l’Allemagne reste plus forte en Europe et n’est pas sans projet vis-à-vis des nouveaux membres de l’Union. Mais dans ce rapport de forces, il n’y a plus de projet allemand pour l’Union. Le moteur du partenariat franco-allemand, censé faire avancer le train de l’Europe, est en panne d’initiatives. Qu’en sera-t-il après les élections au Bundestag ?
« Si tu veux aller loin, marche avec les autres » : si, comme le dit Gérard Foussier, Angela Merkel a fait de ce proverbe africain sa devise, on peut garder confiance dans l’avenir de la relation franco-allemande et de l’Europe politique. Encore faudrait-il que les partenaires de l’Allemagne se l’approprient.