Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.
Irriguant les territoires, les Pme sont-elles un facteur essentiel du dynamisme économique ou une variable d’ajustement pour les grands groupes. On a souvent parlé d’un modèle italien. Pour moi qui ai longtemps vécu en Italie et fréquenté son Nord-Est (la plaine du Pô, en gros) dont parle l’article de Carlo Salvato, les difficultés récentes de ce secteur en Italie sont une mauvaise nouvelle. Au-delà de l’économie, c’est toute une culture qui risque d’être mise en danger. Car petite et moyenne entreprise rime en Italie avec ville petite et moyenne, écoles et universités à taille humaine, vie humaine tout court, etc., (l’Italie sait aussi ce que sont les monstres universitaires, par exemple, Rome spécialement…). La situation française n’est pas tellement différente. Il y a certes des points à éclairer, car la réalité même n’est pas très bien connue, ce qui ne favorise pas la mise en place de mesures compensatrices. « Vivons heureux, vivons cachés », ont trop longtemps dit nombre de patrons de Pme. Il est temps de se faire reconnaître davantage pour constituer des réseaux de coopération, de commercialisation, d’échange de connaissances, sans forcément s’aliéner à de puissants groupes (qui ne sont pas la bonne solution pour tout). Bien des services, demain nécessaires, n’existeront pas, d’autre part, sans de nouvelles vagues de Pme.
Jean-Yves Calvez