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Il y avait eu, assez loin dans le temps désormais, les « odeurs » des Maghrébins ! Charles Pasqua disait le lendemain : « Ah, s’il savait tenir sa langue, ce Chirac ». Il y a eu, ensuite, ces « mal éduqués » d’Européens de l’Est. Cela n’a sûrement pas facilité le rapprochement avec ceux que nous accueillions alors dans l’Union.
Que penser de la sortie sur le danger de « dérive fasciste » dans le cas de Gbagbo ? Monsieur Gbagbo n’est guère fréquentable. Mais en quoi le propos lâché dans un auditoire de meeting, peut-être surchauffé, a-t-il aidé à la négociation ? Je ne vais pas donner une leçon de politique au Président. D’un côté, cela fait plutôt plaisir de le voir spontané, un peu « vert » de langage. De l’autre, je constate que, face aux puissants de ce monde, qu’ils soient chinois ou russes, les mots présidentiels sont davantage pesés. Et s’agit-il, dans le premier cas, de se faire plaisir, ou d’être vrai ?
Il ne faut pas oublier que les relations entre les hommes et entre les peuples sont délicates, encombrées d’histoire mal digérée. Nos co-Européens de l’Est se rappelaient n’avoir guère été soutenus par nous, c’est Valéry Giscard d’Estaing qui avait dit aux Polonais : nous ne pouvons rien pour vous !
En Côte-d’Ivoire, il ne faut pas gratter beaucoup pour que surgisse le soupçon de colonialisme, néo-colonialisme. Nous risquons de payer tous, et pas le Président seulement.