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Pour une réforme citoyenne de le Sécurité Sociale (éditorial)


Réformer la sécurité sociale ? Si un premier pas est franchi, beaucoup de chemin reste à parcourir. Les tensions économiques fortes qui pèsent sur le régime général sont peut-être transitoirement surmontées, elles révèlent combien est difficile la responsabilisation des acteurs. Les premières mesures – l’instauration d’une contribution d’un euro par consultation, l’informatisation du dossier médical – ne pourront suffire, à elles seules, à mener chacun vers des choix plus raisonnables. La contrainte pèsera lourd sur les uns, insuffisamment sur les autres. Le rapport du Haut conseil pour l’avenir de l’Assurance maladie l’avait indiqué : trouver un équilibre durable appelle à revisiter lucidement les attitudes de tous, quel que soit leur rôle, demandeurs de soins, payeurs, prestataires de services.

Ce sera difficile, la question de la santé touche aux vulnérabilités et aux responsabilités de tous. Patients, nous nous tournons vers les soignants ; nos corps et leurs souffrances disent, à leur manière, le sens et les mal-sens de nos engagements et participations à la vie de la cité. Soignants, nous portons cette demande, l’encourageant parfois. Nous pouvons la recevoir ou l’écarter, renvoyer le « client » à ses choix, encourager sa quête effrénée. Nous avons peur des risques à assumer, des incertitudes face aux exigences de bien-être. Payeurs, nous devons assumer les contraintes de gestion, donner des repères de décision en respectant la liberté de tous, en particulier des plus faibles.

Pour de tels choix, le gouvernement a posé des jalons. Mais n’a-t-il pas aussi joué de l’esquive ? Les Français ont encore besoin de lui ! Non pas pour dicter des solutions, trouver un remède miracle qui mettrait tout le monde d’accord. N’ayons pas peur de le reconnaître, la question de la santé nous tient à cœur, et souvent nous rend sourds. Le gouvernement peut-il permettre que mûrissent encore les délibérations, que soient exprimées les aspirations individuelles de chacun, que soit manifesté un réel souci pour les sans-droits et les plus démunis, que soient mesurées les conséquences de l’utopie d’un bien-être partagé ?


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