Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.
Le score historique de partis d’extrême droite aux élections européennes du 9 juin suscite la plus vive inquiétude auprès de chacune de nos organisations et de chacun.e de nous. A cela s’ajoute la périlleuse décision du Président de la République de dissoudre l'Assemblée nationale. En plus d’avoir mis de côté l’enjeu européen, elle fait peser un risque vertigineux sur notre démocratie.
Le résultat du scrutin est le symptôme d’un pays qui va mal. Au quotidien, à travers nos actions, nous voyons les épreuves abîmer la vie, nous entendons la crainte du lendemain ternir le quotidien, le manque de reconnaissance et la verticalité du pouvoir peser sur la confiance en soi, la confiance dans les autres et dans les institutions et alimenter une forme de ressentiment. C’est sur ces réalités, qui constituent l’un des moteurs de la colère qui s'exprime aujourd’hui, qu’il nous faut agir en répondant aux attentes et aux besoins réels de nos concitoyens.
Nous ne nous résignerons pas à voir des partis qui prônent le repli sur soi et le rejet de l’autre arriver au pouvoir. D’abord parce que les conséquences de ces élections peuvent être dramatiques pour notre démocratie, nos libertés associatives et publiques, notre capacité à faire face au défi climatique, pour le maintien de nos protections sociales.
Ensuite parce que nous avons la certitude qu’une autre voie est possible. Nous en faisons chaque jour l’expérience. Depuis 5 ans, nos organisations et les centaines de milliers de personnes qui s’y engagent démontrent ensemble qu’on peut trouver des solutions pour rendre le quotidien plus juste et plus digne, pour accélérer la transition écologique sans laisser personne de côté, pour conquérir de nouveaux droits, pour renforcer le pouvoir d’agir de chaque citoyen.ne, pour préparer l’avenir. Cet engagement est précieux, salutaire et porteur d’espoir.
Dans la perspective d’élections législatives à haut risque et d’une campagne électorale réduite à peau de chagrin, nous souhaitons donner à notre engagement une nouvelle dimension, à la place qui est la nôtre. Ces prochaines semaines, nous allons rendre visibles des initiatives, des rencontres, des rassemblements, des échanges, des espaces d’écoute organisés par la société civile organisée. Nous appelons toutes celles et tous ceux qui souhaitent débattre, partager leur vécu, leurs inquiétudes et leurs idées à y participer.
Dans ce moment critique de possible bascule, notre responsabilité est de jouer un rôle de trait d’union entre les réalités vécues de nos concitoyens et l’action politique, laquelle est nécessaire pour répondre aux multiples défis auxquels nous sommes confrontés.
La mobilisation de chacun.e pour aller voter les 30 juin et 7 juillet et pour favoriser l’engagement partout sur les territoires est essentielle pour construire une société plus juste, plus écologique et plus démocratique.
Mobilisons-nous ensemble.
Retrouver cet appel sur le site du Pacte du pouvoir de vivre, dont le Ceras est membre.