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Le concept de démocratie alimentaire dessine un horizon politique. Il fait également face à un marché agroalimentaire puissant, qui entend réduire le citoyen à un consommateur.
Après la sécurité alimentaire et la souveraineté alimentaire, la démocratie alimentaire1 s’est affirmée comme concept et méthode d’action dans les questions agricoles et alimentaires. Elle se présente comme une redéfinition des fonctions de l’alimentation et des acteurs des systèmes agroalimentaires. Pour appréhender la notion, les travaux de quatre chercheurs s’imposent : Tim Lang, Neva Hassanein, Neil Hamilton et Dominique Paturel.
Le terme démocratie alimentaire a été conceptualisé pour la première fois par le britannique Tim Lang, professeur émérite de politique alimentaire à l’Université de Londres. Aux prises avec le monopole et le contrôle sur l’alimentation, la démocratie alimentaire est à ses yeux une caractéristique majeure de la politique alimentaire au XXIe siècle.
Selon Lang, les systèmes alimentaires sont exposés aux effets néfastes de la compétition entre les grandes entreprises internationales, qui luttent pour maintenir leur emprise sur le marché alimentaire mondial. Dans ce contexte, rappelle Lang, le rôle de l’État s’est considérablement rétréci. Il n’intervient de manière sérieuse et déterminée que dans certaines circonstances (crises, guerres, catastrophes naturelles, etc.). En temps normal, l’alimentation devient la responsabilité des ménages, privés de toute protection face à la toute-puissance du marché.
Les choix en matière d’agriculture et d’alimentation risquent souvent de favoriser certaines catégories sociales.
Pour Neva Hassanein, professeure d’études environnementales de l’Université du Montana, la démocratie alimentaire repose sur trois dimensions : la durabilité, les conflits de valeurs et la participation. La durabilité des systèmes alimentaires est devenue, depuis les années 1980, un objec
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