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Soumis à des réglementations moins disantes sur les pesticides, les produits agricoles importés en Europe font une concurrence déloyale à ceux produits sur place. Une hypocrisie écologique qui appelle un alignement des règles commerciales internationales.
Peut-on transformer l’agriculture européenne vers un modèle plus durable tout en libéralisant les échanges agricoles avec des pays comme le Brésil, l’Argentine, le Canada ou encore l’Australie ? Peut-on continuer à produire et exporter vers des pays tiers des pesticides interdits d’utilisation dans l’UE et à importer des denrées alimentaires traitées avec ? Peut-on continuer de se désintéresser complètement des impacts de notre consommation sur les écosystèmes ou la santé des producteurs et des populations riveraines dans les pays tiers ?
La dichotomie actuelle entre les règles qui s’appliquent à la production européenne et aux produits importés apparaît insensée tant sur le plan économique, social et sanitaire qu’environnemental. Les importations agricoles ont connu une hausse de 28 % entre 2005 et 20191. Avec l’objectif affiché dans le Green Deal de réduction de l’utilisation des pesticides de 50 % dans l’Union européenne d’ici 20302, elles pourraient croître davantage si des exigences équivalentes ne sont pas posées pour les produits importés.
C’est d’ailleurs un argument mobilisé par ceux qui voudraient que les institutions européennes abandonnent les objectifs de verdissement de l’agriculture, a fortiori dans le contexte actuel de guerre en Ukraine et d’inflation.
Les producteurs canadiens peuvent utiliser des produits interdits dans l’Union européenne.
Prenons l’un des produits phares de la transition alimentaire : la lentille. Aujourd’hui, la lentille canadienne représente la moitié des importations et plus du tiers de la consommation intérieure de l’Union européenne.
Au-delà des conditions naturelles favorables rencontrées dans la provin
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