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La plupart des confessions religieuses excluent les femmes des charges sacerdotales. Pour combien de temps ? Patriarcale au superlatif, l’Église catholique voit son modèle vaciller.
Le patriarcat demeure la règle dans le monde religieux. Dans des contextes très différents, les trois monothéismes le pratiquent. Tous invisibilisent les femmes, contrôlent leur corps et les tiennent éloignées de la sphère publique. Circonstance aggravante, ce bastion bien défendu l’est parfois par des femmes, qui avalisent leur soumission.
Si le judaïsme libéral est égalitaire, mais peu représenté en France, le judaïsme orthodoxe, majoritaire, multiplie les interdits de pureté envers les femmes. Il leur impose un contrat de mariage religieux où seul l’homme se choisit une épouse, laquelle ne peut donc divorcer sans le get, consentement explicite du mari, qui peut vouloir le monnayer fort cher. Enfin, il persiste à les écarter des responsabilités dans les synagogues et les maisons d’études.
L’islam sunnite, lui, non institué en structure hiérarchisée, laisse ouverte la possibilité d’un imamat féminin, en particulier pour organiser la prière des femmes, mais fait souvent peser une lourde férule masculine sur leur vie sociale, en les cantonnant à la sphère domestique et en voulant maîtriser leurs corps par des tenues qui les voilent.
Quant au christianisme, son attitude envers les femmes diffère selon les confessions. Si les protestants accordent des responsabilités aux femmes depuis près d’un siècle, le catholicisme, majoritaire en France, se classe toujours lanterne rouge de l’inclusion des femmes.
Dans leur propre Église, les femmes catholiques n’ont aucune capacité juridique, aucune « citoyenneté ». Toutes les décisions importantes – administration des paroisses et des sacrements, gouvernance d’un diocèse ou de l’Église universelle – y sont prises par des prêtres1, en vertu de la conjonction des juridictions d’Ordre (les sacrements) et de gouverne
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