Quelle agriculture voulons-nous ? Cette question revient régulièrement, portée par une actualité pleine de « crises sanitaires », de « hausses des prix », de « la malbouffe et ses conséquences sur notre santé », sans oublier le débat sur les OGM. Ce livre n’est cependant pas un ouvrage d’expert, mais bien un manifeste pour développer une forme d’agriculture respectueuse de la vitalité de notre sol et de notre santé. L’agronomie biologique prônée par l’auteur amène en effet une rupture profonde avec les pratiques de notre agroindustrie actuelle en pleine crise, que l’auteur rapproche du fordisme. Cet ouvrage bien construit est fondé sur une approche socio technique du système de production agricole au sens large. Mais, ce texte nous invite d’abord à une « révolution mentale ». La question de l’agriculture biologique ne serait qu’une déclinaison d’une réflexion bien plus large sur la société et ses savoirs. Ce faisant il nous invite à étudier l’histoire mais aussi la vie des idées qui sous-tendent les actions des promoteurs de ce type d’agriculture. On comprend ainsi que notre modèle de production agricole dominant est assez récent, basé sur une idéologie « bello mécaniste ». Dans ce contexte, la recherche en agronomie représente un enjeu crucial. S’agit-il d’appliquer les méthodes classiques de recherche sans remettre en cause les modes de fonctionnement de l’organisation, ou faut-il créer de nouveaux modes de recherche ? Finalement c’est un projet de refondation de la recherche agrobiologique qui nous est proposé. Pourtant si le système agronomique est une construction sociale, contextualisée dans une époque et un environnement donnés, il n’existe pas qu’une seule alternative au modèle industriel actuel en crise : la mutation en cours pourrait donner naissance à un autre système.