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Supercapitalisme. Le choc entre le système économique émergent et la démocratie

Robert Reich Vuibert, 2008, 276 p., 24 €

Dans son dernier livre, Robert Reich part du constat que, depuis la fin des années 1970, les aspects démocratiques du capitalisme américain ont largement décliné. Les institutions dont le rôle était d’établir des règles du jeu équitables ont volé en éclats et le pouvoir est progressivement passé aux mains des investisseurs et des consommateurs. Le « supercapitalisme » qui en est résulté trouve son origine dans les nouveaux arbitrages permis par certaines innovations technologiques issues de la guerre froide. Ces innovations, telles que l’électronique, les télécommunications, les avions cargos, les containers… permettent tant aux marchandises qu’à l’information de circuler d’un point à l’autre de la planète avec une facilité sans précédent et de mettre ainsi chacun en concurrence avec tous. Grâce à des chaînes de production conçues à l’échelle planétaire et à la possibilité d’accéder à des fournisseurs éparpillés dans le monde entier nous avons fini, écrit l’ancien ministre du Travail de Bill Clinton, par contracter un « pacte faustien ». Aux termes de celui-ci nous avons renoncé à une partie de notre pouvoir en tant que citoyens en échange d’un pouvoir accru en tant qu’investisseurs et que consommateurs. Face à cette situation qui conduit à la formation d’invraisemblables inégalités, il nous faut, écrit Reich, refonder une action publique réellement au service de l’intérêt général.

Un tel renouveau, argumente-t-il à la fin de cet ouvrage d’un exceptionnel intérêt, ne pourra venir que de la demande des citoyens. Belle manière de rappeler que l’économie est indissolublement politique.

Jean-Paul Maréchal
13 juin 2008
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