Antoine Sondag, prêtre du diocèse de Metz travaillant au Secours catholique, nous propose un livre stimulant autour de questions simples : « Qui est mon prochain ? » et « Qui est serviteur ? ». À propos de la première, il rappelle que nous sommes devenus interdépendants à l’échelle planétaire et que la solidarité obligatoire en France pèse économiquement mille fois plus lourd que la générosité privée. À propos de la seconde, il souligne que « la mémoire du service » est constituante de la foi chrétienne au même titre que la mémoire d’action de grâce (eucharistie). S’appuyant sur les enquêtes de l’European values study, le dernier chapitre, « Une Église au service de la société », conteste l’opinion que la France soit devenue « un pays non pratiquant en termes de service ». Ce triple détour lui permet de cerner deux risques dans la démarche Diaconia 2013 engagée par l’Église de France : « Réduire l’Église au groupe de ceux qui vont à la messe le dimanche et réduire la diaconie au service des plus démunis les plus visibles » (p. 125). Mais de ces risques, François Soulage, le président du Secours catholique qui préface le livre, se dit bien conscient.