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Les ennemis intimes de la démocratie

Tzvetan Todorov Robert Laffont, 2012, 260 p., 20,30 €

Après avoir combattu la théorie du choc des civilisations, Tzvetan Todorov se lance dans une nouvelle croisade contre les zélateurs démocrates. Partant de la controverse pélagienne (Pélage défendant le libre-arbitre et la force de caractère comme conditions d’accès à la perfection ; Saint Augustin estimant que le péché originel condamne l’homme à l’imperfection, seul le salut lui est accessible), qui structure selon lui la pensée politique européenne, il entend dénoncer tous les fanatiques des droits de l’homme et du néolibéralisme. La démocratie, modèle politique à l’équilibre précaire, tangue sous les coups de boutoir des penseurs et responsables politiques adeptes de la démesure universaliste. « Le premier adversaire de la démocratie est la simplification qui réduit le pluriel à l’unique et ouvre la voie à la démesure » (p. 19). Si les démocraties libérales luttaient auparavant contre des ennemis extérieurs (nazisme, communisme…), désormais, la menace est interne, mais elle se pare des apparences de la légitimité. Trois périls guetteraient alors la démocratie : l’exigence de progrès, la défense de la liberté individuelle et le populisme. Cet ouvrage est un appel salutaire à la vigilance citoyenne. On regrettera cependant le ton employé. En penchant du côté d’un essayisme à gros traits, Todorov ne s’écarte pas toujours du style de ceux qu’il entend dénoncer, les nouveaux philosophes, les néoconservateurs et autres « mutins de panurge » selon l’expression de Philippe Muray (Les mutins de Panurge, Les Belles lettres, 1998).

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Laurent Duarte
24 août 2012
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