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La responsabilité éthique des multinationales

Cécile Renouard Puf, 2007, 534 p., 27 €

Quels sont les niveaux de responsabilité éthique des multinationales dans les pays en développement, notamment en Afrique ? Les analyses de l’auteur s’appuient sur des enquêtes de terrain menées dans les filiales de Total, Unilever, Lafarge et Michelin, au Nigériaet au Kénya. Soucieuses de leur pérennité et sensibles aux critiques formulées par certains courants altermondialistes, certaines multinationales ont en effet adopté des mesures destinées à atténuer les aspects négatifs de leurs activités. C. Renouard évalue ces réformes en faisant valoir à la fois le progrès qu’elles représentent et leurs limites, liées à une éthique utilitariste que contraint le diktat du retour sur investissement à court terme. Ainsi sont délaissés les plus pauvres des sociétés touchées par ces activités. Le concept de développement durable – faire en sorte que l’intérêt général puisse être défini par les citoyens, et assurer l’augmentation du bien-être des plus démunis, à partir de l’évaluation par les personnes elles-mêmes de ce qu’elles considèrent comme leurs besoins essentiels – est alors mis en avant. Sa prise en compte impliquerait de réformer manières de faire et institutions en vue d’une société plus juste, de replacer l’économie dans la société, de permettre la coexistence de projets de sociétés variés, de promouvoir une approche critique du modèle libéral dominant en lui intégrant une dimension spirituelle liée au déploiement des capacités des personnes, de promouvoir une gouvernance adaptée aux contextes politiques. L’auteur dégage ensuite trois niveaux de responsabilité des entreprises. 1) sociale : rapports de l’entreprise avec ses salariés. 2) sociétale : les multinationales sont responsables des effets collatéraux de leurs activités sur l’environnement naturel et culturel. 3) politique : chaque entreprise est appelée à contribuer à la mise en place d’une justice distributive et d’une bonne gouvernance nationale et mondiale. Un livre spéculatif et nourri d’études concrètes, qui ouvre de nouveaux horizons pour repenser la contribution des multinationales au développement.

Kevin Lompo
13 juin 2008
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