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Gouvernance. Une démocratie sans le peuple ?

Philippe Arondel et Madeleine Arondel-Rohaut Ellipses, 2007, 186 p., 16 €

Au moment où la « gouvernance » triomphe presque, voici un petit livre qui met en garde contre la conception ultralibérale en tout cas de la gouvernance. Il questionne, il interroge, alors que les naïfs se laissent emporter à croire qu’on va pouvoir enfin se passer de politique… et de gouvernement. D’autres, il est vrai, usent du concept de gouvernance en un sens moins ambitieux, espèrent un peu de lien social de base, faute de mieux : un peu de gouvernance, de grâce, là où les gouvernements se sont évanouis, comme en un certain nombre d’Etats d’Afrique ! Récemment, dans une conférence, le Cardinal Bertone, secrétaire d’Etat de Benoît XVI, disait de même : « On parle beaucoup aujourd’hui de gouvernance (de l’anglais governance) pour indiquer une réalité différente du gouvernement (government). Toutefois, l’on ne comprend pas toujours clairement si l’on parle d’un pire ou d’un mieux ». En bien des cas, on voudrait « mettre de côté les questions éthiques et anthropologiques », retenir un ordonnancement purement technique. Saint-Simon, il est vrai, annonçait déjà, vers 1820, la disparition, enfin, du gouvernement politique, son remplacement par l’« association », dans un monde de l’industrie qui balayait le « militaire » et le « sacerdotal ». Et Marx n’at-il pas pensé, lui aussi, à quelque chose de semblable avec sa merveilleuse association de libres travailleurs ? Plus de politique, pour lui non plus. Voilà sur quoi nous font à nouveau réfléchir, très heureusement, les deux auteurs de cet ouvrage.

Jean-Yves Calvez
13 juin 2007
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