Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !
Logo du site

Dictionnaire historique de la théologie de la libération

Maurice Cheza, Luis Martínez Saavedra et Pierre Sauvage Éditions jésuites, 2017, 656 p., 52€

La théologie de la libération comme réflexion critique sur la pratique de l’« option préférentielle pour les pauvres », est née en Amérique latine, dans la suite du Concile Vatican II et de son appel à discerner les signes des temps. Dans un continent marqué par la pauvreté et les inégalités criantes et, en même temps, majoritairement chrétien, le mystère de Dieu sauveur s’exprime comme combat contre l’injustice et libération de toute forme d’oppression. Cette manière de faire de la théologie explicitement « en contexte » – source de bien des oppositions et controverses – appelle à une approche historique pour mieux la comprendre. C’est la force de ce dictionnaire – le premier de ce genre en langue française et même en toute langue – d’avoir choisi cette porte d’entrée pour offrir points de repères, synthèses, biographies et bibliographies sur ce vaste mouvement. Parmi les 280 entrées, outre les 12 articles plus développés sur des thèmes phares comme « libération », « christologie de la libération » ou « communautés ecclésiales de base », soulignons les très précieuses monographies par pays et par continents, bien au-delà de la seule Amérique latine. Elles permettent de saisir la diversité, la richesse, et parfois les tensions au sein d’un courant dont on devrait plutôt parler au pluriel comme celui « des théologies de la libération ». Au travers des notices sur les acteurs (théologiens et pasteurs), c’est aussi la pluralité des combats à mener qui se fait percevoir – toujours à partir de l’option préférentielle pour les pauvres – avec la question de l’émancipation des femmes, des indigènes ou des Noirs et aussi celle de l’écologie. On trouve en fin d’ouvrage un remarquable panorama historique en une centaine de pages par l’historien Pierre Sauvage. À l’heure où le pape François remet au premier plan le désir d’une « Église pauvre pour les pauvres », ce dictionnaire est une ressource de grande valeur pour tous celles et ceux qui s’intéressent à un mouvement qui reste bien vivant.

Grégoire Catta
21 août 2017
* Champs requis
Séparé les destinataires par des points virgules