Comment sortir le développement durable d’une conception économiciste ? Et combattre « l’immense scepticisme qui continue à entourer ces questions, permettant (…) une inaction qui favorise une minorité infime (mais puissante) de la population de la planète » ? Les États paraissent incapables de répondre seuls à ces défis, comme l’a illustré la conférence de Rio+20. D’où un appel à la responsabilité citoyenne, étroitement liée aux valeurs de liberté et de solidarité, vecteur d’une sorte de « mondialisation par le bas ». En France, l’éducation populaire (portée, par exemple, par la Ligue de l’enseignement), s’inscrivant aujourd’hui dans « un cadre mondialisé, exigeant (…) une internationalisation des enjeux citoyens », pourrait y contribuer. Pour retrouver les problèmes concrets du développement – « qui concerne à la fois le bien-être (…) de l’individu et de la société » – derrière les termes galvaudés du développement durable, il faut reconnaître que ce processus est d’abord politique, et non pas technique ou économique. Il nécessite la définition de finalités et d’objectifs concrets, réalisables et applicables à court, moyen et long termes. Les auteurs de cet ouvrage en proposent des pistes sur une dizaine de thèmes, de l’agriculture à la culture, en passant par une réflexion sur la division internationale du travail contemporain et les questions urbaines. L’intérêt général, avec ses différentes échelles territoriales, est au centre du questionnement. Les contributions sont parfois inégales, mais elles sont bien mises en perspective par l’économiste Christian Comeliau. La clarté et l’accessibilité de l’ensemble sont particulièrement appréciables.