« En attendant demain », la dernière partie de l’ouvrage, se compose de deux chapitres originaux : l’un présente de jeunes lauréats d’un exercice de cartographie urbaine imaginaire ; l’autre, l’édition du 27 septembre 2038 du New World Times… Cependant, c’est bien un état du monde actuel que dresse ce beau livre pour l’essentiel tout en en se livrant à un exercice prospectif prudent sur les trente prochaines années. Bien écrit, il restitue un nombre important de données agrégées, notamment sous la forme d’une soixantaine de figures (quelque peu, hélas, surchargées d’illustrations qui en gênent la lecture), en offrant des éclairages sur certains aspects de phénomènes globaux. La rareté des ressources est, par exemple, abordée à travers la surexploitation du sable et des graviers – 40 milliards de tonnes par an environ, surtout du fait de l’industrie cimentière –, et des coûts sociaux, environnementaux et énergétiques associés. Comme dans son ouvrage précédent, 2033, atlas des futurs du monde (2010), les dynamiques démographiques et écologiques retiennent, l’attention ; l’Asie et l’Afrique y tiennent une place de choix. Virginie Raisson souligne le rôle politique, économique et sociétal que jouent et que joueront les classes moyennes qui, en 2030, représenteraient près de 5 milliard de personnes. L’explosion des mobilités est bien sûr abordée : environ 9000 milliards de dollars par an seront consacrés aux réseaux de mobilités – passagers, fret, énergie, internet – dans le monde ces dix prochaines années ; 3 milliards de personnes devraient traverser une frontières étatique en 2025 (contre 1 milliard en 2015)… Mais Virginie Raisson insiste plus particulièrement sur la question de la transition, indissociablement socioéconomique, politique et écologique : « Partout des initiatives sont lancées qui, du futur, laissent présager le meilleur. » Mais celles-ci sauront-elles dépasser leur hétérogénéité et faire système ?