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Histoire incorrecte de l’école. De l’ancien régime à aujourd’hui

Virginie Subias Konofal Éditions du Rocher, 2017, 168 p., 12,90 €

Trois chapitres proposent trois focus sur l’histoire du système éducatif : sa construction progressive, jusqu’aux lois Ferry ; la formation des maîtres ; les enjeux anthropologiques de ses visées. Rien sur l’évolution de l’école contemporaine, sauf une mention des incidences de l’histoire sur une institution malmenée aujourd’hui. L’approche historique, fort bien documentée, insiste sur l’apport de l’Église dans la mise en place de l’école, avec une large place accordée à Charles Démia, aux Frères des Écoles Chrétiennes et à la Congrégation des Frères de l’Instruction Chrétienne. L’époque moderne est marquée par la question de la liberté de l’enseignement face à la volonté monopolistique de l’État, qui conduit à la centralisation de l’Éducation nationale. Cette histoire ébranle l’image du père fondateur, Jules Ferry. L’évolution de la formation des maîtres témoigne de la difficulté de notre Nation à offrir aux maîtres une reconnaissance suffisante (d’où les difficultés de recrutement). Depuis toujours aussi, l’hésitation se manifeste entre la formation académique et la formation pédagogique, interrogeant les visées anthropologiques du système éducatif. Virginie Subias Konofal suggère que l’époque moderne a substitué à la formation intégrale de la personne par une culture générale, une formation citoyenne tournée d’abord vers l’utilité sociale. On peut regretter cette approche trop manichéiste, quand le système scolaire s’efforce d’articuler les deux dimensions, ce que souligne le socle commun de connaissances, compétences et culture : « L’École a une responsabilité particulière dans la formation de l’élève en tant que personne et futur citoyen. » Une histoire incorrecte ? Mais peut-être aussi partiale.

Claude Berruer
22 janvier 2018
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