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Les solidarités

Michel Wieviorka (dir.) Éditions Sciences Humaines, 2017, 288 p., 23 €

Le Festival des Solidarités se déroule chaque année à l’automne dans toute la France ; il trouvera peut-être, dans cet ouvrage collectif, l’une de ses références. Des chercheurs en sciences humaines et sociales ou d'autres spécialistes (comme Eric Favey, vice-président de la Ligue de l’enseignement) y sont réunis pour exposer les multiples facettes de la solidarité, une thématique inépuisable. Six chapitres organisent une vingtaine de contributions : « Penser la solidarité » ; « Solidarités traditionnelles, solidarités chrétiennes » ; « Enjeux et formes de la solidarité aujourd’hui » ; « Expériences nationales : France, Japon, Italie » ; « Y a-t-il des frontières pour la solidarité ? » ; « Accueillir les réfugiés ». À côté de contributions classiques – mais néanmoins fondamentales – comme celles consacrées à l’humanitaire, à la place de l’État-providence ou encore à l’hospitalité, d’autres sont plus originales. Alain Rauwel retrouve derrière notre solidarité contemporaine « un écho de la prédication évangélique initiale », alors que Monique Dagnaud explique qu’à l’ère numérique s’inventent des formes inédites de solidarité, dont « la réciprocité créatrice ». De même, le numérique bouleverse aussi les migrations : Dana Diminescu, qui a forgé le concept de « migrant connecté », montre comment l’innovation technologique – qui est aussi sociale – peut servir les réfugiés. Nicolas Duvoux s’interroge quant à lui sur la manière dont le développement récent et spectaculaire de la philanthropie – largement soutenu par l’État – fait bouger les frontières de la solidarité, qu’il s’agisse de la distinction entre public et privé, entre don et marché, ou, plus fondamentalement, de la production et de la définition même de l’intérêt général. Quel que soit le domaine concerné, la mondialisation et le développement de l’individualisme suscitent des métamorphoses et un foisonnement des formes de solidarité qui n’ont plus nécessairement pour cadre l’État-nation.

Jean Vettraino
23 janvier 2018
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