« Le sauvetage d’un être en situation d’étranger et de migration, en situation de misère est la condition du salut de celui qui l’accomplit autant que de celui qui le reçoit ». 100 millions de Français est un appel à chacun d’entre nous, Français, Européens, pour sauver ce qui fait l’humain, seul moyen de lutter contre les idéologies meurtrières. Histoire, littérature, témoignages, viennent donner force et épaisseur à cet appel. Ainsi, l’exemple de la conférence d’Évian en juillet 1938 quand 32 nations, 34 ONG, réunies pour trouver une solution pour les juifs, concluait sur un aveu d’impuissance. Le représentant de la France déclare : « Si le zèle de la France à soutenir les causes humanitaires est sans limite, ses ressources ne le sont pas et sont déjà presque épuisées ! » Ce fut à l’époque un encouragement pour Hitler à poursuivre sur sa voie. La même attitude encourage aujourd’hui ceux qui rejettent les réfugiés tout comme ceux qui les persécutent et qui ne croient ni à la justice, ni au droit, ni à la vie. Statistiques, données géopolitiques mais aussi une longue expérience aux côtés des plus défavorisés viennent démonter les arguments de la peur et de l’impuissance. Si la vision à l’égard des migrants est si négative, c’est la responsabilité de la politique suivie jusqu’à présent. Il en est du secours des migrants « comme de celui des hommes de misère qui sont d’autant plus ruineux à terme qu’on se montre mesquins à l’instant ». Il est urgent de « changer de langage » et de « définir une politique de francisation et d’acculturation d’ampleur ». En ce moment où l’Europe est fortement remise en question, on ne peut que prêter attention à ceux qui proposent des voies pour « redevenir une nation, un continent qui porte du sens », à ceux qui montrent comment saisir les occasions pour une renaissance économique et spirituelle.