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Les citoyens ont de bonnes raisons de ne pas voter

Thomas Amadieu et Nicolas Framont Éd. Le bord de l’eau, 2015, 160 p., 15 €

Nombreux sont les Français à ne pas répondre à l’appel des urnes. Traités tantôt de paresseux, tantôt d’irresponsables, voire d’incompétents, les abstentionnistes suscitent l’indignation. À eux seuls, ils représentaient 58 % de l’électorat aux dernières élections européennes (2014) et 50,09 % aux élections régionales de 2015. Les cours d’instruction civique n’auraient pas suffi : il faudrait, pensent certains, rendre le vote obligatoire ! Autrement dit, institutionnaliser l’idée selon laquelle les abstentionnistes ont tort. Une stratégie culpabilisatrice fort maladroite, pour les sociologues Thomas Amadieu et Nicolas Framont, qui trouvent aux électeurs « de bonnes raisons de ne pas voter ». Quand la moitié de la population ne passe pas la porte du bureau de vote, il convient « d’examiner l’offre politique de plus près ». À droite comme à gauche, l’idéal démocratique se fracasse contre la vision d’une classe politique terriblement semblable. Un décalage palpable avec les citoyens, qui ne s’y voient pas en miroir, analysent les auteurs en une démonstration claire et sans jargon. On ne pourra pas s’arrêter là. Certes, notre vieux système de représentation politique voit sa mécanique rouiller. Mais quels sont les nouveaux vecteurs de rêve en commun ? De « Nuit debout » aux Indignés ou Podemos, les nouvelles esquisses de réappropriation horizontale du politique s’écrivent : ne les chiffonnons pas trop vite.

Lucile Leclair
14 septembre 2016
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