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Économie des émotions

Emmanuel Petit La Découverte, 2015, 126 p., 10 €

L’excellente collection « Repères » publie, sous la plume d’Emmanuel Petit, une mise au point fort claire de l’état des recherches sur le rôle des émotions dans les décisions économiques, dans les relations de travail et dans le commerce. Les « passions », comme l’on disait au XVIIe siècle, ne sont pas contraires à la raison. On connaît l’aphorisme de Blaise Pascal, cité par l’auteur : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas. » Phrase ambiguë qu’il aurait peut-être mieux valu remplacer par cette autre, tirée d’une lettre au duc de Roannez : « Les raisons me viennent après. » Depuis quelques années, l’intelligence émotionnelle et la finance comportementale sont apparues dans les discours managériaux, faisant suite à plusieurs approches qui prétendaient déjà faire droit aux émotions dans la conduite des affaires et dans les rapports commerciaux. Ici, l’enjeu est différent : il s’agit de présenter les démarches universitaires qui tentent de circonscrire par une étude rigoureuse les manifestations et les effets des émotions dans les pratiques économiques. Cette démarche peut invoquer la paternité lointaine du père de la science économique, l’Écossais Adam Smith, professeur de philosophie morale qui fondait son analyse économique sur le postulat de l’empathie. Pour ceux qui s’intéressent aux enjeux éthiques de leurs décisions, les recherches résumées dans l’ouvrage d’Emmanuel Petit serviront d’utile fond de tableau, sans se substituer, bien sûr, à la « prudence », cette intelligence des situations particulières. Autrement dit, reste toujours nécessaire le discernement.

Étienne Perrot
13 mai 2015
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