La logique de l’espérance – une approche anthropologique de la foi chrétienne
Bernard Perret Presses de la Renaissance, 2006, 208 p., 16 €Il n’est pas aisé de rendre compte des réalités de la foi, fût-ce dans ses aspects les plus concrets. Bernard Perret s’y est essayé en philosophe et en chrétien, mais d’abord en humaniste, est-on tenté de dire, car sa conception de l’espérance rappelle la croyance optimiste en l’homme de ceux qui portaient ce nom au XVIe siècle. Ce livre veut rendre compte de la foi chrétienne – définie entre autres comme « l’ouverture à l’inconnu et l’attente active de ce qui n’est pas encore là », donc axée fondamentalement sur un principe-espérance – d’un point de vue anthropologique, et il s’y tient en effet. Autrement dit, en quoi la foi – celle de l’autre, ma propre foi telle que je la sens ou telle que je raisonne sur elle – s’accorde-t-elle avec la condition humaine ? Dans cet essai, une présentation fluide : la réflexion s’enchaîne d’abondance au gré d’un style clair et accessible. Il faut se laisser porter par la réflexion, ou rester définitivement en-dehors. L’ouvrage part d’une réflexion sur la vie comme surgissement, comme émergence : il est donc naturellement d’abord question de l’événement fondamental et fondateur de la naissance. Puis l’auteur passe en revue ce que les sciences disent de la vie. Les références intellectuelles sont variées, des philosophes aux théoriciens de la mécanique quantique, mais dessinent nettement une certaine famille de pensée : Blondel, Ricœur, J.-L. Chrétien, d’Iribarne…L’articulation de l’essai se fait autant sur la réflexion à partir de ces différents auteurs que sur les thématiques abordées – l’action, les sciences, le sens de l’histoire. On sait gré à Bernard Perret de maintenir que la foi n’est pas soluble jusqu’au bout dans la rationalité ; mais il démontre de façon convaincante qu’elle entre cependant en résonance avec l’humanité de l’homme et avec son histoire, faisant ainsi sens dans une tension vers ce que reste à venir.
6 juin 2012