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Les yeux de Lira

Eva Joly et Judith Perrignon Les Arènes, 2011, 316 p., 19,80 €

Changement de style pour Eva Joly, qui s’associe à la journaliste et écrivaine Judith Perrignon pour écrire un roman, policier de surcroît. Plutôt que de nous infliger un traité sur la corruption internationale, les paradis fiscaux, le blanchiment des commissions occultes et de l’argent de tous les trafics, les deux femmes nous plongent avec cette fiction dans un monde souterrain de violence, de potentats russes, de mafias. Courageusement, Nwankwo, un policier nigérian, Lira, une journaliste russe et Félix, un greffier français, vont de découverte en découverte. Les justices française et anglaise s’arrêtent à mi-chemin. La CIA exfiltre un banquier corrompu des îles Féroé… En 2006, Eva Joly participait comme conférencière à une réunion internationale sur la lutte contre la corruption, organisée par le conseil pontifical Justice et Paix. Son président, le cardinal Martino, la concluait ainsi : « Il n’est pas acceptable que l’addition de la corruption soit payée par les pauvres ». Ce roman dit la même chose. Londres et la Grande-Bretagne accueillent généreusement la famille menacée du policier, mais sont aussi décrits comme des paradis fiscaux et judiciaires : « Le Premier ministre peut arrêter une enquête, bloquer un journal s’il veut ! Il y a des milliards cachés ici qui suffiraient à sauver tant de gens, ça fait des années, des décennies, un siècle que ça dure ! »

Denis Viénot
1er décembre 2011
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