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Sur les chemins de la non-violence. Études de philosophie morale et politique

Bernard Quelquejeu Vrin, 2010, 224 p., 24 €

Philosophe, collaborateur de longue date de la revue Alternatives non violentes, l’auteur rassemble ici, en les actualisant, bon nombre des articles qu’il y a publiés, y ajoutant un inédit substantiel sur le « paradigme hégélien de la reconnaissance mutuelle ». La notion de « reconnaissance » est en effet celle qu’il privilégie pour fonder une « philosophie de la non-violence ». Une perspective donc plus hégélienne que kantienne, qui s’inscrit dans une tradition qui voit dans la non-violence davantage une stratégie de lutte contre la domination et l’injustice que l’utopie d’un monde réconcilié. Pour nourrir la réflexion sur de nombreux thèmes (langage, pouvoir, travail, lien social, droits de l’homme, résistance à l’oppression, rapport entre éthique et religion), d’autres philosophes sont convoqués : Éric Weil (« le philosophe qui a fait de la prise de position contre la violence le point de départ de toute philosophie »), Hannah Arendt (dont l’analyse du pouvoir comme « pouvoir en commun » est préférée à celle de Schmitt et de Freund), Machiavel, Hobbes, Rousseau, Rawls (dont il présente la justification de la « désobéissance civile »), Jonas (y a-t-il un « bon usage » de la peur ?), Ricœur… Un ouvrage décidément très novateur, qui vaut aussi par les précieuses clarifications qu’il apporte (sur les notions de « résistance à l’oppression », « désobéissance civile », « objection de conscience », « droits de l’homme » et surtout sur celle de « violence ») et par son ferme plaidoyer en faveur d’une non-violence s’inscrivant moins dans le champ de la conviction que dans celui de l’éthique et de la politique.

Christian Mellon
5 octobre 2011
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