Victor Hugo est une grande figure littéraire, incontestablement il fut aussi un grand homme politique qui traversa son siècle en en épousant les grandes mutations. Né d’une famille de tradition catholique, il se rallie à la République. Son engagement se fait jour pas à pas, souvent par une position et en cherchant à éviter le piège des extrêmes. Sa critique résolue de Napoléon III le conduit à l’exil. Son attitude après la Commune mérite d’être soulignée et est bien mise en valeur par ce portrait. Il refuse les condamnations, s’oppose à la peine de mort comme il l’avait déjà fait, et cherche une voie de conciliation entre les communards et le gouvernement bourgeois. Beaucoup de ses œuvres littéraires sont portées par cet engagement, comme Les Misérables, écrit pendant l’exil. Cela lui vaudra des critiques, notamment de ceux qui voient dans l’engagement de la littérature le signe avant-coureur d’un dépérissement de l’art. Michel Winock nous trace de l’homme un portrait vivant, magistralement inscrit dans les soubresauts de la période traversée.
14 juin 2005