(1917-1996): Etre jésuite dans les décolonisations de Madagascar et de la Réunion
Jean de Puybaudet et Stéphane Nicaise Presses de l’Université de La Réunion, 2006, 250 p., 14 €Biographie – par un jeune compagnon – d’un extraordinaire missionnaire de Madagascar, la « grande île », puis de La Réunion, bien petite en comparaison : de 1951 à 1962 dans la première, c’est le temps de l’indépendance, de 1962 à 1980 dans la seconde, c’est le temps de la départementalisation, de rudes combats sociaux et de beaucoup de misère. Jean de Puybaudet n’a pas attendu le « Décret 4 » de la 32e Congrégation générale de son ordre sur le Service de la foi et la Promotion de la justice pour être un grand exemple de cette harmonie en lui. Harmonie assurément dans la tension, l’existence de cet homme en témoigne ! Jean de Puybaudet, en 1972, décidera d’aller jusqu’à l’extrême : il a travaillé pour les pauvres, il s’est donné corps et âme à leur éveil et à celui des familles, il a ferraillé avec les hommes politiques (Préfets, Député – pas moins que Michel Debré) pour la défense des droits, pour la transparence de la vie politique, désormais il va vivre aussi comme un pauvre coupeur de canne, installé dans une petite maison solitaire, au milieu des ouvriers agricoles. Cet homme à l’âme tendue, à la vie austère, y gagnera peu à peu la sérénité, la joie, la douceur. Mystère de la dernière étape de sa vie que l’auteur n’aborde pas : est-ce le fruit d’un apaisement social et politique à la Réunion comme il semble le suggérer (malgré des troubles en 1991) ? Un autre ouvrage le dira peut-être un jour, disant simultanément : que faire, là-bas, aujourd’hui ?
6 juin 2012