Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.
Apparues dans la décennie 1990, les épiceries sociales et solidaires ont rompu avec le secours humanitaire classique. Exploration d’un modèle qui gagnerait à progresser.
Apparues dans un contexte de promotion et d’insertion des personnes en situation de précarité, les épiceries sociales et solidaires apportent une aide, principalement alimentaire, à des publics en difficulté. Alors même que cette forme d’aide constitue un modèle innovant d’accès à l’alimentation, leur essence et leur fonctionnement restent encore peu ou mal connus.
L’ambition des épiceries sociales et solidaires est de promouvoir une offre alimentaire participative, de permettre le libre accès, mais aussi l’insertion des personnes. Épiceries sociales et solidaires et économie sociale et solidaire (ESS) se rencontrent dans bien des cas. Voyons ce qu’il en est à l’appui d’une enquête ethnographique menée auprès de plusieurs épiceries sociales et solidaires du département des Bouches-du-Rhône.
La transformation du phénomène de la précarité et de l’exclusion depuis les années 1970 a provoqué l’apparition, dans les années 1980, de nouvelles figures de la pauvreté en France : « nouveaux pauvres », familles aux revenus insuffisants, etc.
Dans un contexte marqué par une montée du chômage, l’État rend le soutien du revenu plus limité et moins accessible, en instaurant de nouveaux dispositifs comme l’aide sous conditions. Le secteur associatif s’organise alors pour pallier les insuffisances de l’État-providence et les dysfonctionnements du marché du travail, afin de soutenir ces personnes en difficultés.
La contractualisation des rapports entre bénéficiaires et prestataires marque une nouvelle façon de faire.
Les organisations caritatives constatent que les réponses apportées, notamment l’aide d’urgence, ne sont plus adaptées à la diversification des personnes accueillies. Les structures d’aide alimentaire cherchent alors des formules moins stigmatisantes et plus respectueuses de l’autonomie et de la dignité de
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