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Les frappes azerbaïdjanaises de septembre 2023 ont contraint les populations arméniennes du Haut-Karabakh à l’exode, soulignant la faillite de la communauté internationale dans la résolution du conflit. Retour sur une longue tragédie.
Située dans le Caucase, au nord de l’Iran et à l’est de l’actuelle république d’Arménie, l’Artsakh (le nom arménien du Haut- Karabakh) est une région montagneuse très boisée, d’une altitude moyenne de 1 100 mètres. Au Moyen-Âge, elle est constituée de plusieurs principautés – Khatchen, Gulistan, Djraberd, Varanda, Dizak, Tzar et Gardam – gouvernées par des princes (ou « méliks »).
Toute la région porte les vestiges d’un riche patrimoine architectural chrétien ancien, comme le monastère de Gandsassar, sur la « montagne aux trésors », siège du catholicossat (principale juridiction de l’Église apostolique arménienne) d’Aghvank depuis le XVe siècle.
Il constitue un chef-d’œuvre de l’architecture et de la spiritualité médiévales. Le 20 janvier 1993, Gandsassar subit les tirs de roquettes azéris, qui l’endommagent grandement. Il a été depuis restauré et rouvert, cœur battant de son histoire, avec sa bibliothèque aux mille manuscrits. Depuis l’exode forcé des habitants d’Artsakh en septembre 2023, ce joyau est silencieux et vide1.
Entre les ambitions impériales persanes, ottomanes et russes, les principautés d’Artsakh réussissent à préserver leur autonomie jusqu’à la conquête russe du Caucase, au XIXe siècle. L’administration impériale tsariste et ses m
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