Guillaume Lafortune – Nous sommes aujourd’hui à mi-parcours entre l’échéance de l’Agenda 2030 de l’ONU et ses 17 Objectifs de développement durable (ODD) et l’époque, en 2015, où les 193 États membres des Nations unies ont adopté ce programme. Force est cependant de constater que nous ne sommes pas sur la trajectoire qui permettra de tenir ce cap.

Tant le rapport du Secrétaire général de l’ONU que le nôtre arrivent à la même conclusion : moins de 20 % des objectifs sont en voie d’être atteints. Dans beaucoup de pays en développement, il y a même une détérioration de nombreux indicateurs, en particulier depuis la crise du Covid-19 en 2020.

Le risque existe qu’à l’horizon 2030, l’écart en matière de développement durable entre les pays riches et les pays les plus pauvres soit plus élevé qu’il ne l’était en 2015. Il y a aujourd’hui 90 millions de personnes de plus en situation d’extrême pauvreté depuis la pandémie par rapport aux projections, et 435 millions sont exposées à la famine ou à l’insécurité alimentaire.

Le paradoxe, c’est que le monde n’a jamais été aussi riche ! Le PIB mondial annuel est de 100 000 milliards de dollars. On dispose, dans une certaine mesure, de la plupart des technologies nécessaires pour atteindre les objectifs et l’innovation peut jouer un rôle d’accélérateur. Pourtant, on n’y arrive pas.

La catastrophe écologique risque de rendre la Terre inhabitable pour le plus grand nombre.

La paix représente une condition fondamentale pour progresser dans la réalisation des ODD. Je ne donne pas cher de ces derniers si la situation au Proche-Orient se détériore encore dans les mois et les années à venir. Ce genre de conflit a évidemment des conséquences directes sur le plan humanitaire. On l’a vu également en Ukraine. La communauté des acteurs du développement durable est