En octobre 2023 se tenait l’Assemblée plénière du synode sur la synodalité, rassemblant 364 personnes, clercs et laïcs (hommes et femmes). Ce synode, convoqué par le pape François en 2021, a, comme tout synode, vocation à informer et conseiller le pape en impliquant la totalité des baptisés. Pourtant, celui-ci détonne des autres.

Convoqué comme expert, le théologien jésuite Christoph Theobald évoque volontiers le contraste entre cette pleinière et la célèbre image du Concile Vatican II, avec ses rangées de prélats et de clercs, étagés en fonction de leur rang dans l’immense nef de la basilique Saint-Pierre. Soixante ans plus tard, il décrit un autre monde par une autre image1.

Toujours à Rome à l’invitation du pape, de petits groupes d’une douzaine de personnes, mêlant clercs, religieux et laïcs des deux sexes, devisent autour de trente-six petites tables rondes, en habits du quotidien. L’air du temps imprègne bel et bien ce synode sur la synodalité. L’esprit de la rencontre ne s’arrête, bien sûr, pas là.

Cinq modules thématiques y ont été abordés, déclinés à chaque fois selon trois étapes d’une méthodologie très moderne. La première consiste en un premier tour de table où chacun doit rester silencieux et à l’écoute de qui s’exprime. Au cours de la deuxième, chacun dit ce qu’il a entendu sous forme de résonance. La troisième, enfin, dresse une liste de quatre parties : les points d’accords ; de désaccords ; les questions à approfondir ; les propositions concrètes qu’on peut déjà avancer. La synodalité commence à la base.

Parole libérée

Christoph Theobald constate ici une vraie libération de la parole et l’expérience effective d’une nouvelle communication en Église, après le verrouillage de certains sujets inter