Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !
Logo du site

Villes D’une utopie à l’autre

Les espaces d'Abraxas sont un ensemble de logements situés à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis.
Inauguré en 1983, le bâtiment devait répondre à une ambition de mixité sociale. Un échec flagrant, de l’aveur de l'architecte lui-même. © Fred Romero
Les espaces d'Abraxas sont un ensemble de logements situés à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. Inauguré en 1983, le bâtiment devait répondre à une ambition de mixité sociale. Un échec flagrant, de l’aveur de l'architecte lui-même. © Fred Romero

Si le déclin des « villes nouvelles » du siècle dernier incarne le naufrage d’une utopie, il permet aussi de penser ce qui pourrait être mis en place demain. La ville reste le meilleur outil pour trouver une manière de vivre ensemble.


L’urbanité fut à l’honneur tout au long de la décennie 1970. Toutes les revues d’architecture et d’urbanisme ne cessaient de l’encenser, multipliant des articles soucieux de faire mieux que les grands ensembles de l’immédiate après-guerre. L’architecture moderne, en particulier ses applications dans le fil des idées de Le Corbusier, ne poussaient-elles pas trop loin l’ambition d’éclater l’îlot enclos par les vieilles rues, jusqu’à disperser la cité dans l’espace, industrialiser sa production et simplifier son visage en une somme de formes géométriques simples, séparées par de grands vides sans composition ?

Jeunes urbanistes chargés de concevoir des « villes nouvelles » par le pouvoir gaullien, nous nous sentions portés par un courant de l’histoire, qui ne manquait pas d’interpeller ceux d’entre nous qui partageaient la foi chrétienne. Prétendre avancer vers la Jérusalem d’en haut n’impliquait-il pas, aussi, de prendre soin des Jérusalem d’en bas ? Nous osions rêver, car les thèmes de civilisation des loisirs et d’éducation permanente connaissaient aussi la vogue. Plus encore, l’ambiance de l’époque était toujours marquée par l’esprit de la Libération et par les résistants qui détenaient la plupart des clés du pouvoir dans les ministères. Ceux qui croyaient au ciel, alliés à ceux qui n’y croyaient pas, nous pressaient de porter l’imagination au pouvoir.

Cinquante ans plus tard, les villes nouvelles sont classées dans la même catégorie que les grands ensembles. Nombre de leurs quartiers relèvent, comme eux, de la « politique de la ville ». La triste réalité nous rappelle l’ambivalence du terme « urbanité », qui, par son côté mondain, évoque une politesse raffinée (selon le Petit Larousse), mais qui, côté pratique, implique le respect d’autrui et de soi-même (selon le Robert) ; un savoir « être en

Cet article est réservé à nos abonné·e·s

vous pouvez l’acheter à l’unité pour 3€
Pour accéder à cet article :

Déjà abonné·e ?

M'identifier

La Revue Projet donne gratuitement accès aux articles de plus de 3 ans.

Vous devez être connecté pour commenter cet article
Aucun commentaire, soyez le premier à réagir !
* Champs requis
Séparé les destinataires par des points virgules