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Réflexion théologique Une femme à la frontière

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Au Soudan du Sud, la frontière crée parfois des espaces de rencontre inattendus. Pour le jésuite Matthew Ippel, qui y a vécu trois ans, l’expérience fait écho à un événement particulier de l’Évangile de Marc. Analyse.


Alors que le soleil se lève, des élèves se préparent pour une nouvelle journée de cours au Centre Arrupe du Jesuit Refugee Service (JRS) à Maban, au Soudan du Sud. Rien que de très semblable, à première vue, à n’importe quel programme de formation d’enseignants d’école primaire. Les élèves se retrouvent en classe, déjeunent ensemble, jouent au volley-ball le soir, et étudient en petits groupes sous une lumière tamisée à la nuit tombée.

Tous sont originaires des communautés de réfugiés et de la communauté locale. Depuis leur exode forcé de la région du Nil bleu au Soudan en 2011, plus de 175 000 réfugiés vivent à Maban, aux côtés de 70 000 Sud-Soudanais. Les tensions entre les différents groupes ont été variables au fil des années, avec parfois des conflits entre réfugiés et populations locales, voire au sein même des communautés de réfugiés.

Depuis mai 2017, ces derniers ont été relocalisés entre quatre camps selon des lignes tribales. Le déplacement d’une zone à l’autre est dangereux et rare. Le Centre Arrupe du JRS se situe dans un espace entre les trois camps occidentaux et l’unique camp oriental. Il constitue le seul espace où des personnes de différentes ethnies peuvent, en plus de coexister, élaborer un projet commun.

Étudiante réfugiée, Basamat me confie son rêve de devenir enseignante et sa reconnaissance envers ce programme. Je m’attends à ce qu’elle commente son apprentissage ou certaines pratiques pédagogiques qu’elle espère utiliser en classe. Au lieu de cela, elle m’explique que, pour la première fois de sa vie, elle ne perçoit plus ses camarades de classe comme « l’autre » ou « l’ennemi », mais comme des semblables, désireux d’apprendre et de contribuer à la formation éducative de leur peuple.

Les frontières conduisent souvent à perpétuer la différence et l’ex

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