Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.
Zanele Muholi use de la photographie comme un révelateur. Originaire de Durban (Afrique du Sud), l’artiste met en avant la violence systémique et les stéréotypes oppressifs liés au genre. Dans la série d’autoportraits Somnyama Ngonyama, c’est la condition de la femme noire qui est évoquée, par la mise en scène d’objets du quotidien.
« Somnyama Ngonyama ». Ces mots en langue zouloue signifient « salut à toi, lionne noire ». Titre d’une série d’autoportraits signée Zanele Muholi1, ils invitent le public, occidental notamment, à appréhender cette langue par la prononciation et le sens.
Recourir aux mots de sa langue maternelle (l’une des onze langues officielles de l’Afrique du Sud) relève pour Zanele Muholi d’un acte de réaffirmation de soi. Sous le colonialisme et l’apartheid, les personnes noires se sont souvent vues attribuer des noms anglais par leurs employeurs ou leurs enseignants, qui refusaient d’utiliser leurs vrais noms.
Bester V, Mayotte, 2015 © Zanele Muholi
Très impliqué·e dans la vie de cette communauté, Zanele Muholi, qui se définit comme « activiste visuel·le », mène un travail photographique indissociable de son militantisme. Dans ses portraits individuels et collectifs, l’artiste cherche à rendre visible des personnes queer et racisées, tout en questionnant les stéréotypes et les représentations dominantes qui y sont associées.
Sebenzile, Parktown, 2016 © Zanele Muholi
La série d’autoportraits Somnyama Ngonyama explore des représentations liées à l’origine ethnique. Certains tirages remettent en question la violence systémique et les stéréotypes oppressifs. Muholi emploie des objets domestiques du quotidien – éponges en inox, pinces à linge, gants en latex, plumeau, peignes – pour souligner les cadre
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