Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.
De la Sibérie à l’Afrique du Sud, de Bangkok à Saint-Pétersbourg, la photographe Françoise Huguier a l’œil vagabond. Au Salon de la photo, une exposition retrace son œuvre au travers de ses portraits de femmes. Entretien.
« De femme à femmes » explore une saillance de votre travail : les femmes dans leurs espaces intimes. Est-ce plus facile pour vous de photographier les femmes que les hommes ?
Ce n’est pas vraiment un choix, disons que c’est circonstanciel. Souvent, quand j’arrive dans les endroits qui m’intéressent, il n’y a que les femmes. Par exemple, en Sibérie polaire, les hommes sont souvent des gardiens de rennes. Pour faire des photos des hommes, je devais courir plus vite que les bêtes ! Les femmes restent au village ou sous la tente (photo ci-dessus).
Dans les sociétés polygames, les hommes n’ont pas de chambre. Ils vont tantôt chez l’une, tantôt chez l’autre, comme les bourdons. Ce sont les femmes qui habitent vraiment la chambre, qui détiennent l’espace intime.
Parce que je suis une femme et que j’ai l’âge que j’ai, les femmes se laissent approcher. Au Mali, au Burkina Faso, beaucoup ont accepté de poser torse nu. J’ai des copains photographes qui n’ont jamais réussi… Et puis, je m’intéresse aux gens. Je passe la journée avec elles, on prend le café, je leur raconte mon histoire. Ça aide à rentrer en contact.
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