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Le poids que les discours moraux de l’Église catholique font peser sur les personnes homosexuelles demeure lourd. Or un autre discours théologique et anthropologique se fait entendre.
« De tous les mensonges, il n’y en a pas de plus terrible et de plus totalement destructeur de l’être que celui qui nous dit que nous ne pouvons pas aimer. » Cette phrase, extraite du dernier livre du théologien gay James Alison1, fait partie de celles que l’on n’oublie pas. Elle oblige à prendre soudainement la mesure d’une réalité que l’on avait sous-estimée, ou dont on n’avait pas vraiment compris la nature.
En l’occurrence, de l’homophobie qui imprègne notre société, des souffrances injustes et totalement inutiles dont elle est la cause et de ses racines dans le discours moral des Églises chrétiennes. Ce que souligne cette phrase, c’est l’extrême violence de regards inquisiteurs et de jugements moraux qui, même lorsqu’ils se veulent amicaux et compatissants, ne peuvent avoir d’autre conséquence que de signifier leur indignité à ceux qui en sont les objets.
Que n’a-t-on pas lu et entendu sur la « déficience » ou la « limite » que constituerait l’homosexualité, sur l’incapacité des homosexuels à vivre comme une richesse la différence des sexes ; que de propos soupçonneux et condescendants mettant en doute leur capacité à accéder à une sexualité qui ne soit pas purement narcissique et compulsive !
Dans un certain discours moral sur l’homosexualité, l’idée de « limite » joue un rôle crucial.
Dans l’Église, par bonheur, les choses bougent depuis le fameux « qui suis-je pour juger » du pape François en 2013. Pour mesurer le chemin parcouru en quelques années, voici ce qu’écrivait en 2004 un professeur de théologie morale : « Il y a des raisons d’affirmer que cette forme de sexualité comporte des limites spécifiques. [...] Appartenir à un genre et ne pas parvenir à désirer érotiquement l’
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