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La langue, ultime frontière Contre-pouvoirs

École de français de JRS France © Jawad Allazkani
École de français de JRS France © Jawad Allazkani

La barrière linguistique est l’une des plus cruciales à lever pour les personnes exilées. La majorité des pays de l’UE promeut l’intégration par la langue, mais ce n’est pas le cas dans l’Hexagone.


Dans ses Conversations et entretiens (1963-1987), Primo Lévi expliquait être parvenu à résister à l’univers concentrationnaire nazi non seulement grâce à un ouvrier qui lui apportait régulièrement un peu de son pain, mais aussi parce qu’il troquait parfois ce pain contre des leçons d’allemand. Il témoignait ainsi du rôle essentiel de l’accès à la langue pour comprendre le monde environnant et lutter contre l’isolement complet.

Dans un contexte différent, l’apprentissage de la langue du pays d’accueil pour les personnes exilées est avant tout une question fondamentale de dignité et de cohésion sociale. C’est aussi un enjeu d’intégration pour celles et ceux qui sont amenés à rester durablement sur le territoire. Or la France, contrairement à la grande majorité des États de l’Union européenne, ne reconnaît aux personnes exilées aucun droit à l’apprentissage du français et ne met en œuvre aucune politique linguistique coordonnée en ce sens1.

Des solutions peuvent néanmoins être développées avec l’ensemble des acteurs, en tout premier lieu au sein des bibliothèques. Formant un maillage local serré, ces dernières permettent de coupler l’apprentissage de la langue à l’acculturation au pays.

Droit fondamental

Le droit à la vie privée est reconnu par l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme. Selon une jurisprudence bien établie, ce même droit « inclut nécessairement [celui] de développer des relations avec d’autres personnes et avec le monde extérieur ». L’apprentissage de la langue du pays d’accueil doit donc être considéré comme un droit fondamental, et ce dès l’arrivée sur le territoire.

Plusieurs années peuvent s’écouler avant que les demandeurs d’asile ne se

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