Les défis environnementaux ne sont pas encore au cœur des préoccupations des électeurs africains. C’est ce que suggèrent les résultats de différentes enquêtes menées en 2020 au Togo, au Bénin et au Lesotho par l’Afrobaromètre1. À la question : « Quels sont les problèmes les plus importants auxquels le pays fait face et auxquels le gouvernement devrait s’attaquer ? », seules 0,5 % des personnes interrogées, tout au plus, ont mentionné les changements climatiques.

Cette réponse a de quoi surprendre quand le continent africain est l’un de ceux à en subir le plus fortement les effets. Ces mêmes études montrent que 42 % des Togolais interrogés affirment ne pas avoir eu l’occasion d’entendre parler de changements climatiques, de même que 30,9 % des Béninois et 36 % des citoyens du Lesotho.

Des résultats qui se confirment à l’échelle du continent. Menée dans trente-quatre pays en 2019, une enquête souligne que seulement 58 % des personnes interrogées se disent informées de l’existence de changements de régimes climatiques. En Afrique du Sud, pays pourtant touché par d’importantes sécheresses chroniques, ce taux est de 54 %. En Tunisie et en Tanzanie, 66 % des personnes interrogées soutiennent n’en avoir jamais entendu parler.

Le continent compte quelque soixante formations politiques se revendiquant écologistes. 

Plus éclairant encore, parmi les personnes ayant déclaré être informées, 63 % lient ces changements à un phénomène néfaste quand 17 % les associent à des transformations positives, 15 % à d’autres types d’évolutions et 5 % confessent en ignorer les effets. Les partis verts africains, bien que premiers vecteurs de sensibilisation du grand public à l’urgence environnementale, n’en essuient pas moins l