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L’apartheid du soin

La ville du Cap en confinement, en avril 2020. Fivepointsix/iStock
La ville du Cap en confinement, en avril 2020. Fivepointsix/iStock

Confrontée au coronavirus, l’Afrique du Sud calque ses stratégies sur celles des pays européens. Une approche discutable, aggravée par la corruption et à la pauvreté.


L’Afrique du Sud partage avec le Royaume-Uni et le Brésil le triste privilège d’avoir un variant du coronavirus plus contagieux – et partant plus létal – que celui auquel nous étions, si on peut dire, habitués. Contrairement aux dirigeants anglais, brésiliens et américains (avant Biden), notre président, Cyril Ramaphosa, et le ministre de la Santé, Zweli Mkhize, écoutent les hommes de science. Un confinement très strict a été décrété dès fin mars 2020, une semaine après la France, alors que les chiffres de contamination étaient encore bas.

Cela a permis de retarder (mais retarder seulement) le fameux « sommet » (peak) de trois ou quatre mois. Le gouvernement a pris des mesures qui ont fait couler beaucoup d’encre, notamment l’interdiction du tabac et de l’alcool. Motifs avancés : les fumeurs sont plus susceptibles de contracter le virus et plus à risque face à la maladie, et l’alcool est la cause de multiples coups et blessures au moment où les lits sont particulièrement précieux dans les hôpitaux.

Au-delà de ces débats finalement mineurs, la tragédie, en Afrique du Sud, réside dans la rapacité des élites et la corruption directe et indirecte qui, sous la houlette de Jacob Zuma (président de 2009 à 2017) a atteint des proportions inédites. Une commission d’enquête, présidée par Ray Zondo, un magistrat respecté, jette depuis plus d’un an une lumière crue sur les turpitudes des politiciens du pays. Le parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), jadis le fer de lance de la lutte anti-apartheid, freine des quatre fers, certains de ses membres étant visés par cette enquête.

Des élus ont détourné les fonds destinés à limiter l’impact de l’épidémie sur l’économie.

En quoi cela concerne-t-il le coronavirus ? En avril, le président a annoncé un plan de relance de 500 milliards de rands (environ 25

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