Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !
Logo du site

Rue89, la cuisine de l'info


Les médias seraient sous la coupe des dirigeants économiques et politiques ? Le constat est partagé, mais les enjeux sont plus larges : profusion de l’information, mimétisme, course à l’audimat… Pionnier de l’information en ligne, Rue89 invente une nouvelle façon d’être journaliste et indépendant.

Projet – En 2007, vous avez quitté Libération pour fonder le quotidien en ligne Rue89. Pourquoi ce changement?

Pascal Riché – En 2004, lors de la campagne des élections présidentielles aux États-Unis, j’étais correspondant à Washington pour Libération. Le journal m’a demandé de tenir un blog pour raconter comment je couvrais la campagne à des lecteurs passionnés par cette élection. J’y ai pris un immense plaisir. Quelques mois plus tard, Libération encourageait Pierre Haski, correspondant à Pékin, à tenir un blog lui aussi. Pour tous les deux, l’expérience a été très enrichissante : nous avons eu l’impression de faire notre métier autrement, découvrant le côté ludique d’internet, le plaisir de discuter avec les lecteurs, de répondre à leurs questions, à leurs critiques, de tirer des sujets de leurs suggestions. Laurent Mauriac m’a rejoint aux États-Unis. C’est avec lui que nous avons fondé Rue89.

Pierre Haski – Notre point commun était d’être blogueurs. En 2006, Libération était en crise et nous nous sommes retrouvés autour de cette expérience, dont nous avions tiré les mêmes leçons.

Pascal Riché – De retour à Paris, nous avons tenté d’ouvrir le journal vers plus de participation et d’internet, mais nous nous sommes heurtés à une résistance culturelle, économique et sociale. Les journalistes n’étaient pas prêts à remettre en cause leurs méthodes de travail, ni à investir sur le web, qui requiert une écriture spécifique. L’idée ne pouvait donc pas se concrétiser au sein de Libération. Nous avons profité d’un plan social pour partir avec des indemnités et investir dans un nouveau projet.

Pierre Haski – Le but était de passer d’une initiative individuelle de blogueurs à une expérience collective : un site d’information fondé sur la participation. Celle-ci permet d’enrichir le contenu, grâce au concours des internautes, de constituer une communauté et de reconstruire ainsi le lien de confiance qui s’est étiolé entre journalistes et lecteurs. Il s’agit de faire entrer les gens dans la cuisine de l’information, de leur en faire comprendre les mécanismes pour recréer une transparence dans nos manières de travailler.

Projet – Qu’est-ce qui explique cet étiolement de la confiance envers les médias?

Pierre Haski – Quelques affaires jalonnent cette défiance progressive : Timisoara en 19891 ou l’histoire du RER D2. Internet a alimenté cette défiance en dévoilant les coulisses de l’information. Par ailleurs, les lecteurs ont le sentiment que les journalistes appartiennent à une élite politico-administrativo-économique de plus en plus coupée de la réalité, voire qu’ils entretiennent une connivence avec le pouvoir. Enfin, cette crise de confiance s’est accentuée avec la prise de contrôle des journaux par de grands groupes industriels, jusqu’à deux quotidiens indépendants emblématiques, Le Monde et Libération. Éric Fottorino vient d’être renvoyé du Monde par le conseil de surveillance, juste après le changement de capital du journal; le parallèle est frappant avec Serge July3, remercié par Édouard de Rothschild entré au capital de Libération un an plus tôt…

Projet – Comment l’entrée d’investisseurs privés au capital de journaux influe-t-elle concrètement sur les rédactions?

Pierre Haski – Il n’y a qu’en France, à ma connaissance, où des gens qui vivent de la vente d’armes, donc des commandes de l’État, sont propriétaires de grands médias. Essayez d’écrire un article sur l’Arabie saoudite dans Le Figaro, au moment où Dassault essaie d’y vendre son Rafale! Et vous aimeriez être chargé de la rubrique « Télécom » du Monde aujourd’hui? Moi, non. Le journaliste peut-il être insensible au fait que le journal pour lequel il travaille appartient à l’un des quatre acteurs clefs des télécommunications en France4 ? En Allemagne ou en Angleterre, des groupes médiatiques, comme le Financial Times, appartiennent à des entreprises dont l’édition est le cœur de métier, c’est différent. N’étant plus rentables, les médias français se sont tournés vers des investisseurs qui ont acheté des titres, non par goût pour la presse, mais pour avoir de l’influence. L’intervention directe de ces propriétaires est peut-être faible, mais les journalistes savent dans quel environnement économique ils travaillent.

Projet – Nicolas Sarkozy a remis en place en juillet 2008 la désignation directe des responsables de l’audiovisuel public par le chef de l’État. Certains médias privés sont détenus par des groupes ou des personnes proches du pouvoir. Comment libérer les médias de l’emprise éventuelle du pouvoir exécutif?

Pascal Riché – Nous vivons une période curieuse. Notre président adore les médias. C’est un enfant de la télévision, à la différence de ses prédécesseurs. Il connaît très bien les journalistes; il est l’ami intime de plusieurs patrons de groupes propriétaires de médias privés : Arnaud Lagardère, Martin Bouygues, Vincent Bolloré. L’un est le parrain de son fils, l’autre était témoin à son mariage, le troisième lui sert d’agence de voyage, avec son yacht ou son avion privé. Quant à Serge Dassault, il est sénateur UMP. Ils entretiennent des liens très étroits. Et puis Nicolas Sarkozy intervient directement : ministre de l’Intérieur, il a obtenu le renvoi du directeur de Paris Match parce qu’une couverture lui avait déplu5, il intervient désormais sur la télévision en nommant ses responsables. En termes d’indépendance, le paysage médiatique français n’est pas très sain. Ce n’est pas un hasard si au classement de Reporters sans frontières, la France se retrouve derrière la Papouasie-Nouvelle-Guinée6.

Pierre Haski – Tout au long du XXe siècle, la presse s’est construit une plus grande indépendance par rapport au lobby industriel et financier qui la contrôlait avant-guerre, puis par rapport à l’État avec la fin de l’ORTF7. Or cette liberté et cette diversité croissantes se heurtent aujourd’hui à une volonté politique de contrôler l’information et à une concentration économique qui va à l’encontre de l’objectif recherché. Nicolas Sarkozy aurait pu sortir par le haut, avec une évolution à la BBC, et un conseil d’administration indépendant; il en sort par le bas en rattachant la nomination des responsables de l’audiovisuel public à la présidence.

Pascal Riché – Parallèlement, les médias échappent de plus en plus au pouvoir. La multiplication des chaînes rend le contrôle de la télévision plus difficile; quant à internet, il est particulièrement dur à censurer, comme en témoigne l’affaire Wikileaks.

Projet – Début décembre 2010, Rue89 a repris une vidéo8, jugée embarrassante pour certains chefs d’États africains, que France 24 avait retirée de son site. En publiant ce que d’autres ont censuré, le site se donne-t-il une mission de vigie?

Pascal Riché – C’est une de nos missions. Au début, nombre de nos scoops venaient de journalistes d’autres rédactions, comme l’information révélant que Cécilia Sarkozy s’était abstenue au second tour de la présidentielle, censurée par le Journal du dimanche. Depuis, nous avons sorti bien d’autres « affaires ». Internet représente une sorte de filet de sécurité pour un journaliste. Quand son information n’est pas publiée dans un journal, internet lui donne une deuxième chance.

Projet – Outre les politiques ou des industriels, les annonceurs peuvent faire pression sur les médias. Vous-mêmes faites appel à la publicité. Comment s’en protéger?

Pascal Riché – La pression des annonceurs a toujours existé. Son efficacité dépend de la capacité de résistance de chaque rédaction. À Libération, je n’ai jamais senti de pression, même quand j’avais la responsabilité du service économique du journal. Serge July faisait rempart. À Rue89, il y a une « muraille de Chine » entre la rédaction et la régie publicitaire. Nous n’intervenons pas sur le choix des campagnes publicitaires. Par ailleurs, nos lecteurs sont très vigilants. Une récente campagne d’Areva nous a ainsi valu de nombreux emails courroucés des « riverains » de Rue89. Si nous montrions une faiblesse envers un annonceur, ils n’hésiteraient pas à nous envoyer leurs critiques. Nous perdrions toute crédibilité et donc notre fonds de commerce.

Pierre Haski – Dans le contexte économique actuel, le rapport de force évolue en défaveur des journalistes. L’espace s’est réduit entre les auteurs de la pression et ses destinataires. Les remparts sont moindres. Des barrières déontologiques ont même volé en éclat, avec l’apparition du publi-reportage9. On nous a proposé d’insérer des liens publicitaires dans du rédactionnel – chose inimaginable il y a quelques années. Or sur internet, de telles pratiques sont plus facilement acceptées par des sites qui ont besoin d’argent.

Projet – Avez-vous été victimes de pressions ou de menaces concrètes à Rue89?

Pierre Haski – Les poursuites judiciaires sont une forme de pression. Globalement, on en constate davantage qu’auparavant. Le concept de diffamation est plus régulé en France qu’aux États-Unis par exemple, où les journalistes sont très protégés, au nom de la liberté d’expression. À Rue89, nous avons tout de même six procès dans les tuyaux, dont un avec M. Bolloré, qui est spécialiste en la matière. M. de Sérigny, le bras droit d’Éric Woerth, demandait 5 millions d’euros de dommages et intérêts avant d’abandonner ses poursuites10. France 3 a aussi porté plainte contre nous11.

Pascal Riché – Dans cette affaire, un des conseillers de M. Sarkozy a déclaré à Pierre [Haski] : « Il a fallu qu’on insiste beaucoup pour que France 3 porte plainte. » À ma connaissance, c’est la seule pression directe que nous ayons subie.

Projet – En 2011, Rue89 lance « jaimelinfo.fr », une plateforme de soutien à la presse en ligne. Si la liberté de la presse est un bien public, appartient-il davantage à l’État ou aux citoyens de la faire vivre?

Pascal Riché – Il revient à la loi d’instaurer la liberté de la presse, au tribunal de la faire respecter, à la société civile de la défendre et de la faire vivre. En revanche, l’organisation d’États généraux de la presse à l’Élysée et les subventions de l’État à la presse, qui s’élèvent à un milliard d’euros, ne rendent pas l’information plus indépendante. C’est même très malsain.

Pierre Haski – Pour « jaimelinfo.fr », nous sommes porteurs du projet, mais une fois lancé, il sera géré par une association. L’objectif est de permettre au public de participer au financement de l’information, en particulier pour des petits sites qui n’ont pas accès au marché publicitaire. Ce financement peut passer par une aide à des titres en particulier, ou par la coproduction de reportages, d’enquêtes, de web-documentaires. Nous proposons aux gens d’être copropriétaires d’un droit à l’information fragilisé par les bouleversements économiques actuels.

Projet – De quoi vit Rue89?

Pierre Haski – Nous avons débuté sans gros investisseur, pour avoir la liberté d’expérimenter. Le capital de départ était constitué de nos indemnités de licenciement et de l’argent investi par des proches. Par la suite, des investisseurs sont entrés au capital par solidarité avec le projet mais ils restent minoritaires. Le point de départ est une intuition journalistique et non un projet lié à un modèle économique. Rue89 est fondé sur la gratuité de l’accès : le défi était d’éviter de mettre des bâtons dans les roues à qui cherche à nous lire. Nous voulions un site participatif et donc ouvert : comment demander aux gens d’écrire pour nous, puis de payer pour lire leurs articles? Enfin, la moitié de notre trafic12 provient de lecteurs qui nous recommandent grâce aux liens vers nos articles dans des emails, sur des réseaux ou des sites. Ce mode circulatoire de l’information est l’antithèse du mur de l’abonnement. Il est l’occasion d’une remontée d’information de la communauté. Aujourd’hui, nous avons un modèle économique extrêmement diversifié. Nos ressources proviennent de la publicité et des prestations de service : développement de site internet et formation. S’y est ajoutée en 2010 la publication d’un magazine mensuel.

Projet – Comment interpréter cet investissement dans un média papier, à l’heure où de nombreux titres papier perdent des lecteurs?

Pierre Haski – Nous ne sommes pas des idéologues du support. Notre seul intérêt, c’est le contenu, pas le contenant. Notre principe est celui du « reverse publishing », la publication à rebours. Ce n’est pas un retour au papier : à l’inverse des médias traditionnels, le site est premier, le papier vient en complément. Le rythme mensuel de la publication propose une expérience de lecture différente. Le papier échappe au flux du web et donne une deuxième chance à un article. Le sixième numéro du magazine vient de sortir. Sur 2010, nous sommes bénéficiaires, mais nous ne disposons pas encore du recul suffisant pour dire si, à terme, le magazine est rentable ou non.

Projet – L’apparence « people » du magazine est-elle volontaire?

Pascal Riché – « People »? Non, le « people » est ce que nous nous interdisons à tout prix. Le format est celui d’un magazine féminin, qui rentre facilement dans un sac à main. Si la couverture paraît bigarrée, c’est le reflet de la profusion de l’information de Rue89.

Projet – Sur Rue89, le lecteur est invité à devenir auteur, aux côtés du journaliste et de l’expert. Quel rôle attendez-vous précisément de vos « riverains »?

Pierre Haski – Au début, nous imaginions que la répartition serait équitable entre journalistes, tribunes d’experts et témoignages des internautes. En réalité, l’alchimie est beaucoup plus complexe. On se trouve plutôt devant une polyphonie, une coproduction de l’information. Les journalistes travaillent en lien avec les « riverains ». Un panel de lecteurs participe à chaque conférence de rédaction via le web. Les journalistes traitent les centaines d’emails reçus. Par leurs commentaires, les internautes peuvent faire évoluer des articles déjà publiés.

Pascal Riché – Nous nous appuyons sur nos « riverains » pour décrire ce qui se passe. Par exemple, lors de la faillite de l’Islande, aucun journal n’avait de correspondant là-bas. Nous avons contacté des internautes vivant à Reykjavik pour qu’ils décrivent ce qu’ils voyaient. Nous avions ainsi une vraie valeur ajoutée. Le format journalistique classique ne résiste pas à la confrontation avec l’internaute. Celle-ci appelle à contextualiser davantage, à décrypter la fabrique de l’information. Nous montrons par exemple le nombre de caméras autour d’un événement. L’écriture médiatique est aussi moins formatée sur le web. Elle oblige à être plus informel, plus transparent. Le « je » sur internet n’est pas un « je » d’ego, mais de sincérité.

Pierre Haski – La parole à la première personne trouve un écho dans le lectorat. Elle invite le public à se situer par rapport au rédacteur, en s’identifiant, ou en se différenciant. Parfois, le dialogue se noue entre les internautes eux-mêmes, au-dessus de nous; parfois, c’est nous qui le suscitons. Les journalistes ont perdu le monopole de l’information. Quand nous avons conçu ce projet, deux visions s’opposaient. D’un côté, les médias traditionnels, dotés de cartes de presse, disaient : « Nous sommes les seuls habilités à parler »; de l’autre, tout un courant affirmait : « Sur internet, plus besoin des journalistes ». À nos yeux, les deux étaient dans l’erreur. Le métier des journalistes évolue. Ceux-ci ne peuvent plus ignorer les internautes, mais en même temps, nier les spécificités du métier serait une illusion. L’enjeu, pour nous, est de marier les deux. Pour faire contrepoids à la machine journalistique traditionnelle, nous avons besoin de l’ensemble des acteurs d’internet.

Projet – Donner une plus grande part au « journalisme citoyen » ne nuit-il pas à la qualité de l’information? Votre rapport aux « riverains » ne limite-t-il pas votre indépendance?

Pascal Riché – C’est là que le journaliste professionnel intervient. Nous sélectionnons les témoignages et les tribunes en fonction de leur intérêt, nous hiérarchisons l’information. Et à la différence des plateformes de blog ou d’autres sites, nous éditons tous les contenus : même un billet de blog ou une tribune, on le corrige, on réécrit parfois des phrases, on vérifie les informations, et il nous arrive de refuser des articles parce que l’auteur n’est pas capable de fournir la source d’une information. Les « riverains » veulent aussi lire des choses qui les dérangent. Nous ne voulons pas que ce soit un site sectaire. Aussi n’hésitons-nous pas à bousculer la communauté.

Pierre Haski – Le témoignage vient en complément du travail du journaliste. Les gens participent à notre site en raison de la qualité de l’information publiée et pas seulement parce que nous leur donnons la parole. Les témoignages s’insèrent dans un ensemble, ils complètent le travail des journalistes, qui mènent des enquêtes et réalisent des reportages. Le site échappe au formatage des comités de rédaction traditionnels. Entre la conférence de rédaction du matin et ce qui est publié dans la journée, le contenu évolue, en fonction de tout ce qui remonte. D’où une diversité de ton, de contenu et de sujets.

Projet – Dans un contexte de course à l’audimat, comment se prémunir de la tentation d’être à tout prix le premier à produire l’information?

Pierre Haski – Nous ne sommes pas dans une course à l’information « chaude ». Nous ne publions pas une suite de dépêches, l’une chassant l’autre. Nous diffusons au maximum une vingtaine de papiers par jour, en nous réservant la possibilité de ne pas traiter un sujet si nous estimons ne pas avoir la matière suffisante.

Pascal Riché – C’est vrai qu’il y a une tentation de l’audimat, puisqu’on regarde les compteurs et qu’il nous arrive de retirer de la première page un sujet qui ne marche vraiment pas, si on ne le juge pas si important dans notre hiérarchie de l’information. Mais il faut savoir ne pas tomber dans le piège. Avoir des journalistes pour piloter Rue89 et des règles déontologiques claires se veut une protection contre toute dérive.

Propos recueillis par Aurore Chaillou et Jean Merckaert.

Les chiffres des médias en France
Principales sociétés de médias tous supports confondus
(chiffre d’affaires en milliards d’euros/principal actionnaire) : Groupe Canal + (4,5/Vivendi), France Télévisions (3/État), TF1 (2,4/Bouygues), JCDecaux Groupe (1,9) et Lagardère Active (1,6). Source : strategies.fr/Coface.
Recettes publicitaires en 2007 :
11,7 milliards d’euros, dont 4,7 pour la presse écrite et 3,5 pour la télévision. Les dix premiers annonceurs : Renault, SFR, Orange, Leclerc, Peugeot, Procter & Gamble, Carrefour, Unilever, Citroën et Bouygues Télécom. Source : Irep/strategies.fr.
Chiffre d’affaires de la presse écrite en 2009 :
9,6 milliards d’euros (10,6 milliards en moyenne entre 2000 et 2008). Dix groupes se partagent 63 % du marché. 60 % des recettes proviennent des ventes (35 % au numéro et 25 % par abonnements) et 40 % de la publicité. Répartition du chiffre d’affaires : presse nationale (14 %), presse locale (31 %), magazines (47 %), gratuits (8 %). Source : ministère de la Culture et de la Communication.
Principaux groupes de presse français en 2009
(chiffre d’affaires en millions d’euros/principal actionnaire/principaux titres) : Sipa-Ouest-France (1 116/Ouest France, Presse Océan), Hersant (900/La Provence, Nice Matin), Hachette Filipacchi (682/Lagardère/Le JDD, Paris Match, Europe1), Amaury (659/L’Équipe, Le Parisien, Aujourd’hui en France), Prisma Presse (539/Capital, VSD), Figaro (500/Dassault/Le Figaro), Sud Ouest (463/Famille Lemoine/Sud Ouest, Charente Libre), Ebra (plus de 400/Crédit mutuel/L’Est républicain, Le Dauphiné Libéré, Les DNA), Bayard (418/La Croix, Pèlerin), Le Monde (397/Bergé, Niel et Pigasse/Le Monde, La Vie, Courrier international, Télérama), Mandadori (321/Berlusconi/Téléstar…), Express Roularta (215/L’Express, L’Expansion), Les Échos (160/LVMH/Les Échos), Bolloré Médias (115/Bolloré/Direct Matin, Direct 8). Sources : strategies.fr et CSMPresse.
Tirages de la presse quotidienne nationale en 2009
(en milliers d’exemplaires) : Le Figaro (315), L’Équipe (310), Le Monde (288), Aujourd’hui en France (184), Libération (112), Les Échos (121), La Croix (95), La Tribune (67), L’Humanité (48). Source : OJD.
Deux sociétés se partagent le marché de la distribution :
les MLP (Messageries lyonnaises de presse) et surtout Presstalis (longtemps détenu à 49 % par Lagardère, et qui livre aussi pour Transports Presse), qui distribue les quelque 100 quotidiens nationaux et étrangers et 64 % des 5 600 magazines existants. 5 milliards d’exemplaires ont été distribués en 2007 – et 3,4 milliards vendus, tous titres confondus. Source : CSMPresse.



Les plus lus

Les Marocains dans le monde

En ce qui concerne les Marocains, peut-on parler de diaspora ?On assiste à une mondialisation de plus en plus importante de la migration marocaine. On compte plus de 1,8 million de Marocains inscrits dans des consulats à l’étranger. Ils résident tout d’abord dans les pays autrefois liés avec le Maroc par des accords de main-d’œuvre (la France, la Belgique, les Pays-Bas), mais désormais aussi, dans les pays pétroliers, dans les nouveaux pays d’immigration de la façade méditerranéenne (Italie et ...

L’homme et Dieu face à la violence dans la Bible

Faut-il expurger la Bible ou y lire l'histoire d'une Alliance qui ne passe pas à côté de la violence des hommes ? Les chrétiens sont souvent gênés par les pages violentes des deux Testaments de la Bible. Regardons la Bible telle qu’elle est : un livre à l’image de la vie, plein de contradictions et d’inconséquences, d’avancées et de reflux, plein de violence aussi, qui semble prendre un malin plaisir à multiplier les images de Dieu, sans craindre de le mêler à la violence des...

Le clerc en sursis ?

La plupart des confessions religieuses excluent les femmes des charges sacerdotales. Pour combien de temps ? Patriarcale au superlatif, l’Église catholique voit son modèle vaciller. Le patriarcat demeure la règle dans le monde religieux. Dans des contextes très différents, les trois monothéismes le pratiquent. Tous invisibilisent les femmes, contrôlent leur corps et les tiennent éloignées de la sphère publique. Circonstance aggravante, ce bastion bien défendu l’est par...

1 / Fin 1989, des cadavres sortis de la fosse commune sont exhibés à Timisoara (Roumanie), devant les journalistes, pour faire croire à un charnier de victimes de la police politique du tyran Ceausescu. Les médias relaient ces images sans vérifier l’information.

2 / En juillet 2004, une jeune femme déclare avoir été victime d’une agression antisémite dans le RER. Son témoignage est repris par l’Agence France Presse puis par de nombreux médias. Trois jours plus tard, elle reconnaît avoir inventé l’histoire.

3 / Serge July a été directeur de Libération de 1974 à 2006.

4 / Xavier Niel, cofondateur et patron du fournisseur d’accès à internet Free (groupe Iliad), est entré au capital du Monde en 2010 en compagnie des actionnaires Matthieu Pigasse et Pierre Bergé.

5 / En août 2005, Cécilia, toujours mariée à Nicolas Sarkozy, fait la « une » de Paris Match en compagnie de Richard Attias, qu’elle épousera en 2008. Alain Genestar, directeur du journal, est licencié un an plus tard par Arnaud Lagardère, propriétaire de Paris Match.

6 / Selon ce classement, la France était 11e sur 139 pays en 2002, 30e sur 167 en 2005, 44e sur 178 en 2010, derrière la Hongrie notamment… Source : Reporters sans frontières.

7 / Office de radiodiffusion-télévision française : établissement en charge du service public de l’audiovisuel de 1964 à 1974. Les membres de son conseil d’administration étaient nommés en conseil des ministres.

8 / Cette vidéo concernait l’affaire des « biens mal acquis » mettant en cause des présidents africains, qui sont accusés d’avoir acquis des biens en France avec des fonds d’origine illicite.

9 / Publicité qui prend la forme d’un article, d’un reportage.

10 / Le 12 janvier 2011, dans un droit de réponse publié sur Rue89, Éric de Sérigny annonce qu’il abandonne ses poursuites.

11 / Le 30 juin 2008, Rue89 publie une vidéo montrant M. Sarkozy, agacé, sur le plateau de France 3 le jour-même, quelques minutes avant l’émission 19/20. France 3 demande depuis à Rue89 de retirer cette vidéo et de lui indiquer l’origine du document.

12 / Le trafic de Rue89 a atteint 1,9 million de visiteurs uniques en octobre 2010, pour 25,2 millions de visiteurs uniques de sites d’actualités. Source : Mediametrie/NetRatings.


Vous devez être connecté pour commenter cet article
Aucun commentaire, soyez le premier à réagir !
* Champs requis
Séparé les destinataires par des points virgules