Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.
Dirigé depuis janvier dernier par une présidente progressiste, le Honduras n’en reste pas moins marqué par les violences et les conflits sociaux. Témoignage du directeur de Radio Progreso.
Inspirée de la théologie de la libération, Radio Progreso est une station participative née en 1956 et dirigée depuis 1970 par la Compagnie de Jésus au Honduras. Notre activité nous rappelle sans cesse aux paroles de Monseigneur Romero : « En toute conjoncture politique, ce qui importe est le peuple des pauvres. Selon son état devrait aller l’état de l’Église. »
Notre critère éditorial et politique n’est pas l’état du gouvernement ni celui de l’institution ecclésiale, mais bien le monde des démunis, qui donne identité à notre proposition radiophonique et sens à nos analyses et à nos recherches. Notre relation au gouvernement dépend du sort des plus humbles du Honduras, dans leur faim d’emploi, d’éducation, de sécurité et de dignité.
Au vu de la période, nous avons trois graines à semer. La première est que ce nouveau contexte politique nous permette d’accoucher d’une proposition qui rompe avec des années d’inégalités, d’atteintes aux droits humains, de dégradation de l’environnement, de corruption, de violence et d’impunité.
Les transactions économiques et politiques demeurent contrôlées par des élites gangrenées.
Nous avons enduré des années de confrontation avec les centres de pouvoir et leurs alliés, subissant menaces et persécutions. La polarisation du pays sévit depuis le coup d’État du 28 juin 2009 (qui a renversé le président Manuel Zelaya), mais ses racines plongent dans quarante ans d’alternance entre le Parti national et le Parti libéral.
En ce début de mandat de la progressiste Xiomara Castro, la polarisation met aux prises les anciens putschistes à tous ceux qui ont subi douze ans de répression et réclament un emploi. Les transactions économiques, financières et politiques demeurent contrôlées par des élites gangrenées par le crime organisé, qui tirent
vous pouvez l’acheter à l’unité pour 3€
Pour accéder à cet article :
La Revue Projet donne gratuitement accès aux articles de plus de 3 ans.