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Entretien avec Michel Serres


Hermès, Le contrat naturel, Le tiers instruit, L’incandescent… Michel Serres est un philosophe soucieux d’articuler sciences humaines et sciences dures, de réconcilier nature et culture. Un encyclopédiste, militant pour un partage universel des savoirs.

Projet - Une réflexion sur les sciences traverse toute votre œuvre. Vous avez d’abord suivi des études scientifiques. Comment avez-vous été amené à passer de l’Ecole navale à la philosophie ?

Michel Serres - Ne croyez pas que les questions concernant l’éthique de la science soient nouvelles. Pour ne prendre qu’un exemple : au lendemain d’Hiroshima, lorsque la physique a produit l’arme de destruction massive, toute ma génération s’est interrogée sur l’éthique de la science. Plusieurs physiciens sont devenus biologistes à cause de la bombe atomique. Cet événement a retenti sur le champ de recherche de toute une génération. Quant à moi, qui avais commencé à travailler dans le champ des mathématiques et de la physique théorique, ce contrecoup a fait de moi un philosophe. Je suis un fils d’Hiroshima.

Certes, je n’avais que quinze ans lors de l’explosion de la bombe. Mais mes professeurs en avaient vécu le choc et m’ont influencé. C’est une fois entré à l’Ecole navale que j’ai découvert la violence de l’arme scientifique. J’ai démissionné pour réorienter mes études. Il y avait dans ma démarche comme une forme d’objection de conscience.

Projet - Pourquoi avoir choisi Leibniz comme premier objet de vos recherches philosophiques ?

Michel Serres - Ce choix est en partie circonstanciel, mais pas totalement. J’ai été témoin de cette révolution qu’a représentée le partage entre mathématiques modernes et mathématiques classiques ; elle impliquait un véritable débat sur les questions de connaissance. Leibniz, mathématicien allemand et philosophe de langue française, avait été le premier contemporain d’une telle révolution scientifique. Je me suis fait philosophe pour une révolution morale, et mon premier travail s’est attaché à une révolution scientifique, les deux impliquant une philosophie. Ce sont donc des raisons à la fois contemporaines et absolument essentielles au problème de la connaissance.

Projet - Vous avez donc entamé une carrière classique d’enseignant et de chercheur. Comment se croisent l’itinéraire philosophique personnel et la poursuite d’une carrière universitaire, en France et aux Etats-Unis ?

Michel Serres - Un universitaire se situe dans ce double mouvement de l’enseignement et de la recherche personnelle. J’étais personnellement orienté surtout vers la philosophie des sciences et mon travail a consisté à réfléchir sur elles.

Cette recherche s’est prolongée aux Etats-Unis pour des raisons circonstancielles surtout : lorsque vous publiez, vous êtes invité ! Mais il faut dire aussi que j’étais mû par une ambition encyclopédique, au sens classique du terme. Je voulais tout connaître et j’avais le souci d’enseigner aussi bien en Inde, au Japon, en Afrique et dans les Amériques. Mon métier, comme les autres, subissait l’effet de la mondialisation. D’ailleurs, aujourd’hui, un enseignant qui n’aurait pas l’expérience d’autres pays peut-il bien enseigner ? Même à la Sorbonne, nos étudiants représentent beaucoup de nationalités réunies dans une même salle.De la même façon qu’un philosophe doit avoir des lumières sur l’encyclopédie, il doit en avoir sur les hommes et les cultures.

Projet - Très vite, vos publications ont mis l’accent sur l’importance du « voyage » entre des univers scientifiques.

Michel Serres - Cette relation était en effet au centre de mes préoccupations. Dans les années 60-70, il s’est passé nombre de changements considérables. En particulier, dans un milieu préoccupé uniquement par la production – les marxistes, d’un côté, et les économistes libéraux, de l’autre, n’avaient que la production en tête –, j’ai dit dès 1961 que la communication allait devenir l’épine dorsale du monde de demain ; cela a donné lieu à cinq livres intitulés Hermès. Or ce changement fondamental était surtout perceptible par ceux qui étaient centrés sur les sciences. A cette époque, les sciences humaines en plein essor se distanciaient des sciences dures. Le monde se transformait, en raison des résultats des sciences dures. J’ai donc essayé d’amener la philosophie sur ce terrain. Mais la contradiction demeure : les philosophes privilégiés par les médias mettent toujours l’accent sur les sciences humaines.

Les bouleversements les plus grands, concernant la vie, la mort, le temps, la reproduction..., résultent des travaux des sciences fondamentales (de la biologie, en particulier) et non des sciences humaines. Celles-ci photographient le monde plus qu’elles n’étudient les causes des phénomènes. Ma grande préoccupation – pendant un demi-siècle, j’ai été seul à le faire – a été de nouer sciences fondamentales et sciences humaines. Songeons par exemple à la théorie de l’engagement de Jean-Paul Sartre : nous en voyons maintenant les conséquences. Les philosophes ont été engagés pendant plusieurs décennies et ils ont « raté » le contemporain. Pourquoi ? Parce qu’ils négligeaient les évolutions les plus profondes ! Aucun philosophe de ces années n’a repéré, comme je l’ai fait dans Hominescence, cet événement, le plus considérable du xixe siècle, qu’a représenté la fin de l’agriculture : elle a bouleversé notre rapport au monde, à la famille et aux religions, à l’environnement, etc. C’est une cassure aussi importante que celle de la fin du néolithique : nous sommes passés de 60 % d’agriculteurs en 1900 à 4 % aujourd’hui.

C’est pourquoi je m’obstine à vouloir réconcilier nature et culture. Encore un exemple à ce sujet : ceux qui parlent du clonage depuis quelques mois dans les journaux ne traitent le dossier que superficiellement, et dès que l’effet d’annonce de telle ou telle secte est passé, ils n’en parlent plus ! Les plaques profondes devraient intéresser les philosophes, car elles sont la cause des volcans et des tremblements de terre.

C’est la soudure entre sciences qui me permet de redéfinir, dans mon dernier ouvrage, L’incandescent, la nature et la vie. Et pour la réussir, mon travail se nourrit de dialogues. Je crois pouvoir dire que je discute mille fois avec un scientifique pour une seule fois avec un philosophe. Selon les périodes, j’ai travaillé davantage sur les mathématiques, ou la physique, et depuis sept ou huit ans sur la biochimie.

Projet - N’est-ce pas une gageure ? Scientifiques et philosophes, aujourd’hui, creusent chacun leur sillon. Le long terme et le quotidien peuvent s’exclure ou se voiler réciproquement.

Michel Serres - Le dialogue a toujours été malaisé. La dimension encyclopédique est pourtant une des constantes de l’histoire de la philosophie. Elle n’a jamais cessé, de Platon et Aristote à Valéry, en passant par Leibniz et Bergson, Hegel et Auguste Comte. Mais cette tradition essentielle est en effet difficile à maintenir. Pour être philosophe du contemporain, il faut – je pense – une solide formation dans le domaine scientifique.

Que les sciences humaines soient à accueillir dans un tel projet, qui le nie ? Mais si on ignore les sciences dures, on dit n’importe quoi : que de sottises entend-on à propos des OGM !

Projet - Une autre ligne de force de votre « voyage » est celle du dialogue entre les univers culturels. Vos références sont celles de mondes différents.

Michel Serres - Un philosophe doit faire trois voyages : le premier est le voyage encyclopédique, le second est mondial (un philosophe qui n’aurait pas vu les océans, les pôles et l’équateur ignorerait le monde !). Le troisième voyage est celui parmi les hommes... Ce troisième voyage est double : il faut avoir des amis partout, dialoguer avec tous, et il faut voyager à l’intérieur des diverses classes sociales. A mon avis, on voit mieux la société d’en bas que d’en haut (d’en haut, on ne voit que des crânes !). Personnellement, je suis d’origine modeste, populaire, et j’ai beaucoup voyagé parmi les hommes.Mais il ne s’agit pas seulement de rencontrer l’autre dans ce voyage, il s’agit aussi de savoir...

Projet - Justement. Il y a des interférences, des croisements entre les types de savoirs, autres que le travail scientifique. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi, par exemple, vous avez participé à l’université du quart monde ou aux réseaux d’échange des savoirs ?

Michel Serres - On ne se sauve que par le savoir, investissement bien plus sûr que le compte en banque ! Pour une personne, une classe sociale, une famille ou une nation, l’avenir c’est la société de la connaissance. Je travaille avec ATD, parce que son université ne transmet pas un savoir mais l’élabore avec les intéressés. J’ai été longtemps en France « Monsieur Enseignement à distance 1 ». Aujourd’hui, les nouvelles possibilités, comme l’internet, autorisent un partage, une participation active de l’élève à l’enseignement dispensé.

Le savoir, c’est l’échange, et c’est cela qui me passionne. Dans cet esprit, j’ai aussi travaillé avec les professeurs de gymnastique, dont le rôle est trop négligé, alors qu’il est essentiel pour permettre aux jeunes de conserver un équilibre de vie. Le livre que j’ai écrit sur le corps est dédicacé aux professeurs d’éducation physique !

Pour illustrer cette importance du partage des savoirs, j’aime bien rappeler cette petite leçon d’économie. Je possède une motte de beurre, et vous trois euros. Si nous procédons à une transaction, vous aurez à la fin une motte de beurre et moi trois euros. Il s’agit d’un jeu à somme nulle : il n’advient rien de cet échange. Mais dans celui des savoirs, dans l’enseignement, le jeu n’est pas à somme nulle puisque l’échange profite à plusieurs : si tu connais un théorème et si tu me l’enseignes, à la fin de l’échange, nous l’avons tous les deux. Il y a dans l’échange des savoirs non pas un équilibre, mais une croissance formidable que l’économie ne connaît pas. Les enseignants sont titulaires d’un trésor incroyable – le savoir – qui prolifère et qui est le trésor de l’humanité.

Projet - Dans vos ouvrages, la place faite au savoir est centrale. Mais, en même temps, la dimension pédagogique et humaine est aussi importante. Y a-t-il un projet universel de partage du savoir à mettre en œuvre concrètement ?

Michel Serres - J’ai déjà présenté devant l’Unesco et en Afrique du Sud un projet de partage universel des savoirs. J’avais d’ailleurs proposé l’université de l’Unesco, mais ce projet n’a pas abouti. Tous les rêves, hélas, ne se réalisent pas ! L’idée d’un savoir commun, très récente, m’intéresse beaucoup. Il y a à peine quinze ans que nous savons que nous descendons tous d’un petit groupe d’émigrés d’Afrique de l’Est et que nous sommes donc tous cousins dans le monde. Enseigner cela à tous les hommes me semble bien plus important que de leur enseigner la guerre de Troie ou la grande muraille de Chine qui sont des symboles de nos oppositions. Et si nos enfants n’apprennent plus la guerre de Troie au collège, ils apprennent la seconde guerre mondiale qui est le même cauchemar que la guerre de Troie. J’insiste sur ce phénomène très important car, lorsque nous parlons d’histoire, nous oublions que derrière, il y a l’anthropologie. Ce projet se trouve à la fin du livre : L’incandescent.

Projet - Il y a encore deux champs que nous n’avons pas abordés dans ce dialogue : d’abord, celui du droit.

Michel Serres - Il y a environ vingt ans, au G7, le Premier ministre japonais avait demandé qu’on mette en place un comité d’éthique mondial qui devait regrouper trois délégués de chaque pays membre. J’étais un des trois représentants français (un scientifique, un médecin et un philosophe). Nous nous sommes réunis trois fois, sans même réussir à définir des termes convenant aux diverses cultures en présence. En effet, aucun des pays membres du G7 d’alors n’avait la même vision du monde et la même morale. Ce fut un échec grandiose !

Personnellement, ayant du mal à accepter un pareil échec, j’en ai tiré l’idée que peut-être le droit pouvait nous sortir d’affaire en ce domaine. J’ai posé mon sac et j’ai repris mes études, pour faire du droit. Cela a abouti à un livre de philosophie du droit, Le contrat naturel, dans lequel j’ai essayé à nouveau de réconcilier nature et culture. Chez les Grecs, le seul sujet de droit était le citoyen mâle, adulte riche et propriétaire... Aujourd’hui, même l’embryon peut être sujet de droit. J’ai osé avancer – ce qui était hardi – que le sujet de droit n’était pas forcément conscient et que donc la nature pourrait devenir sujet de droit : personne ne m’a compris, j’ai été écrasé du mépris de tous les philosophes, mais on commence à y croire. Aux Etats-Unis, même, on voit des procès qui opposent un parc à ses usagers.

Projet - Le deuxième champ dont nous n’avons pas parlé est celui de la morale.

Michel Serres - Au départ, c’est la morale qui m’a amené à la philosophie. Mais je ne suis pas un moraliste et je n’aime pas beaucoup la philosophie morale. J’ai donc un secret que je vais vous dire. Comme je ne suis ni un sage, ni un saint, mon traité de morale consiste en un livre où je raconte des histoires, Nouvelles du monde.

Projet - Vous affrontez quand même le problème de l’homme souffrant dans vos livres !

Michel Serres - Bien sûr, il y a une morale de la science. Mais il y a aussi une attaque des questions morales avec une rationalité solide ; par exemple, la loi des grands nombres : nous sommes écrasés aujourd’hui sous les dénonciations de toutes sortes, qui ne tiennent pas compte de cette loi. Le mal est tout à fait lié au grand nombre : quand on fait des omelettes, le pourcentage d’œufs cassés augmente avec le nombre d’œufs transportés du réfrigérateur à la poêle. Les compagnies d’assurances fonctionnent selon ce même raisonnement.

Que faire ? Travailler à rendre ce pourcentage d’apparition du mal le plus petit possible, tout en sachant qu’il est incompressible. Le « zéro défaut » est une idée irrationnelle et absurde, et sans doute publicitaire. Il faut « faire avec » le mal. Autrement dit, si vous multipliez les lavages pour purger votre corps de toutes les bactéries, celui-ci va devenir axène et toutes les bactéries du monde vont s’y donner rendez-vous demain matin, car il sera un formidable puits d’attraction. Il est aussi dangereux de vouloir éviter le mal !

Projet - Votre réponse peut être satisfaisante pour le mal auquel on doit faire face à l’extérieur, mais que dire du mal qui est en soi ?

Michel Serres - Mon dernier livre s’appelle L’incandescent. Il y a plusieurs raisons à cela, entre autres que je dois brûler en moi le mal qui jamais ne me manque. Il y a une autre solution, que j’appelle la solution du fromage. Vous prenez la pourriture, les bactéries, vous en ensemencez le lait, et avec le mal vous fabriquez du bien, voire quelque chose de délicieux !

Projet - Quelle place donnez-vous aujourd’hui au philosophe et à l’expert dans les débats de société. Bruno Latour affirmait, dans un récent dossier de Projet sur la décision publique, que la société tout entière devient un laboratoire... Et le philosophe lui même est-il un expert ?

Michel Serres - Le jeu a beaucoup changé depuis une quinzaine d’années. L’expertise est partagée et le nombre de gens qui peuvent être considérés comme experts en quelque chose est devenu très important.

Mais il faut aussi se poser la question de ce qu’est un expert. Si nous prenons l’exemple de l’alpinisme, nous devons nous demander qui est le plus expert en montagne, de celui qui a fait 62 fois l’ascension du Mont-Blanc ou du reporter qui s’est fait déposer en hélicoptère sans mérite sur tous les plus hauts sommets des Andes, des Rocheuses, des Alpes et de l’Himalaya : sa connaissance a une certaine valeur. On peut s’interroger de la même façon à propos de l’agriculteur du Lot-et-Garonne qui en a beaucoup appris par l’expérience sur la culture des fruits ou du biologiste de Monsanto expert en OGM. Il y a donc un jeu à plusieurs et un réseau dense qui attachent le journaliste, le savant, le philosophe, le politique, le juriste, l’administrateur... et l’électeur. Chacun et tous y apprennent la nouvelle expertise. Par ce jeu complexe, où l’on peut se perdre, la société se transforme en une démocratie de l’expertise. Comme ce jeu est central, les questions sont porteuses de gloire, donc très dangereuses.

Pour terminer, voici une histoire en forme de leçon de morale ! En grec, le mot alethe (la vérité) venait du nom du fleuve de l’oubli (le Lethe) qu’on traversait après la mort. Pourquoi ce mot ? Parce qu’un génie nommé Homère a fait revenir de l’au-delà quelques héros (Achille, Ulysse) qui n’ont donc pas été oubliés mais qui ont connu la gloire après la mort. Ce mot voulait donc dire la gloire avant de désigner la vérité. Cela a entraîné une bagarre formidable qui a duré cinq siècles, où les philosophes et physiciens ont tenté de donner au mot alethe le sens qu’il a aujourd’hui, c’est-à-dire la conformité au fait et non la gloire sociale. Et aujourd’hui, l’enjeu se trouve là : la gloire sociale devient, comme jadis, l’adversaire de la vérité. Et le domaine de la communication est un lieu de gloire plus qu’un lieu de vérité : c’est un danger archaïque, une menace grave pour notre société.


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