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Vie et lutte des sans terre au sud du Brésil, une occupation au Paraná

Susana Bleil Karthala, 2012, 344 p., 29 €

Qui se préoccupe encore en Europe des milliers de paysans sans terre contraints de migrer dans les favelas brésiliennes ? C’est par l’engagement patient d’une fraction de l’Église catholique, en particulier d’intellectuels français à la suite de Louis-Joseph Lebret et de promoteurs de la théologie de la libération comme Léonardo Boff, que leur situation a pu devenir un problème public au Brésil. C’est par l’action de paysans formés dans des communautés de base qu’a pu naître le Mouvement des sans terre (MST). Et l’exercice quotidien d’une démocratie locale a permis de durer depuis plus de vingt-huit ans. Susana Bleil décrit ce processus avec la précision d’une thèse soutenue à l’École des hautes études en sciences sociales. En bon ethnologue, elle a partagé les tâches quotidiennes de l’Assentamento Santa Maria, une des coopératives du Mouvement des sans terre. Elle a occupé avec eux des domaines agricoles laissés en friche mais gardés par des milices privées. Elle s’est réjouie avec eux de la fête commémorative (mystica) dont elle décrit la genèse et la facture eucharistique. Elle a enfin recueilli des récits de vie donnant à comprendre comment on devient militant dévoué à une cause qui dépasse sa famille. Son livre représente vraiment un « cas d’école pour penser ce que l’imbrication du religieux et du politique fait aux militantismes » (p. 325). Il peut donner aussi des outils pour se mobiliser contre l’extension mondiale d’un agrobusiness en mal de terre.

Bertrand Hériard Dubreuil
18 mars 2013
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