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Un autre monde. Contre le fanatisme du marché,

Joseph Stiglitz Fayard, 2006, 448 p., 22 €

Ancien conseiller économique de l’administration Clinton, puis vice-directeur de la Banque mondiale, Joseph Stiglitz surfe ici sur le succès de ses deux derniers livres. Le présent ouvrage tente de dépasser la simple critique pour montrer qu’une autre mondialisation est possible. D’une manière très empirique, Joseph Stiglitz évoque les succès de quelques Etats qui ont su profiter de la mondialisation : la Suède, certains pays de l’Extrême-Orient. De manière plus réfléchie, l’auteur prend appui sur les travaux théoriques qui lui ont valu le prix Nobel : les effets de l’imperfection de l’information sur les marchés ; il y montrait que les asymétries d’information rendent inefficients les marchés. D’où les propositions qui nourrissent les derniers paragraphes de chacun des chapitres, et qui distillent les points sur lesquels l’Etat et les organisations internationales devraient intervenir : assouplissement des règles touchant la propriété industrielle et les médicaments de base, allègement de la dette des pays très pauvres et de ceux qui héritent des méfaits engendrés par des politiciens corrompus, démocratisation, voire un « nouveau contrat social mondial ». Se comparant à Keynes qui, après la crise de 1929, prônait une politique économique interventionniste pour sauver le capitalisme, Joseph Stiglitz veut sauver la mondialisation. Le style bavard et auto-louangeur agacera plus d’un lecteur, de même que cet amoncellement d’événements qui donnent l’impression d’un press-book mal fagoté. Cependant, l’orientation générale, moins caricaturale que les deux précédents ouvrages, mérite d’être signalée.

Étienne Perrot
13 juin 2007
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