« Le développement des forces productives ne détermine pas la dynamique des rapports sociaux » (p. 105). C’est bien vu. Tout l’apport de ce petit ouvrage, écrit par le représentant le plus éminemment de l’école de la régulation, consiste à développer cet attendu sans tomber dans l’idéalisme qui ferait des rapports salariaux un monde séparé. Car si les forces productives ne déterminent pas les rapports sociaux, elles les conditionnent. Tout l’art de l’auteur est de préciser comment. La monnaie, la citoyenneté, l’Etat-nation, la gouvernance mondiale, tout cela se combine selon des contingences historiques transitoires pour faire de l’accumulation du capital un phénomène diffracté. Le travail de l’économiste en est rendu plus difficile, impossible même pourrions-nous dire, s’il prétend rendre compte, d’une réalité sociétale contradictoire dans des modèles rationnels.