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Quand l’Histoire recommence

Bertrand Badie Cnrs éditions, 2013, 64 p., 4 €

« Les ‘nouvelles relations internationales’ aujourd’hui s’émancipent des théories (…) pour se faire Histoire et Sociologie, remettant l’Homme − et non le Prince − au centre de leur énigme. » C’est la révolution intellectuelle à laquelle Bertrand Badie appelle dans ce court ouvrage très stimulant. À rebours des tenants de la « fin de l’Histoire », dans laquelle Bertrand Badie sent poindre un fatalisme typiquement judéo-chrétien, le politologue propose une dialectique des relations internationales où l’État et son emprise sur des territoires, c’est-à-dire le classique principe de souveraineté, ne sont plus la norme. Un tel concept relèverait en effet d’une forme de conservatisme intellectuel, inadapté à l’ère des bouleversements sociaux engendrés par la mondialisation et la transformation progressive des relations internationales en relations inter-sociales. De fait, que valent les diplomaties d’État face à la « tectonique sociale » ? Pour Bertrand Badie, il faut regarder la mondialisation, à la suite du sociologue finlandais Teivo Teivainen, autrement que comme « le triste triomphe d’une science économique qui se voudrait positive et neutre », et remettre l’homme au cœur du monde contemporain. C’est alors, potentiellement, sept milliards d’acteurs qui émergeraient dans ce qui serait alors une sociologie des relations internationales.

Didier da Silva
29 avril 2013
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