Un éclairage inédit sur la question du Proche-Orient : pour l’auteur, le « retour du religieux » n’est que le paravent de la volonté de puissance de quelques États dominants. Arguments à l’appui, il dénonce la prétendue opposition Occident/Orient et le remplacement du concept d’« héritage gréco-romain » par une soi-disant « identité judéo-chrétienne ». Il s’en prend également à l’association abusive des termes « religion », « civilisation » et « identité ». Ainsi s’explique le passage d’une géopolitique laïque à un monde où les dirigeants se croient obligés d’invoquer leur attachement à des valeurs religieuses plus imaginaires que réelles. Basculement favorisé par l’effondrement du monde soviétique : privés d’ennemi, les États-Unis ont engagé la lutte contre le terrorisme pour garder le leadership mondial, les nouvelles « forces du mal » étant identifiées au monde musulman et à la religion islamique. Parallèlement, l’hostilité du monde arabe à l’égard d’Israël a transféré sur les pays musulmans la culpabilité des Européens auteurs de la Shoah. Israël peut alors violer impunément le droit international : tandis qu’il dispose de l’armement atomique en toute illégalité et impunité, l’Iran se voit opposer la loi internationale à son projet nucléaire… Un livre malheureusement touffu, parfois mal ficelé, mais qui regorge d’analyses originales et d’intuitions stimulantes.