La jeunesse est une des priorités affichées par le président de la République. Mais, comme le rappelle cet ouvrage, cela fait bientôt une décennie qu’elle est au cœur des discours, des rapports publics, des débats médiatiques. Pourtant, il demeure de nombreuses interrogations sur une jeunesse qui serait maltraitée par la société. Assisterait-on en France à l’émergence d’une génération « déclassée » ? Quelles politiques mettre en place pour atténuer les effets de la crise sur celle-ci ? Cet ouvrage collectif, qui réunit les contributions de nombreux chercheurs, entend poser un regard synthétique et critique sur les politiques de jeunesse. Les auteurs analysent, d’abord, les politiques sociales et de citoyenneté pour la jeunesse mises en place ces trente dernières années. Un empilement de dispositifs, portés par une pluralité d’acteurs, peu ou pas coordonnés, qui rend aujourd’hui les politiques publiques peu lisibles alors que les inégalités, notamment territoriales, s’accroissent. Face à ce constat, les auteurs montrent, dans la suite de l’ouvrage, que les perceptions de la jeunesse par les pouvoirs publics et les réponses qu’ils apportent se sont structurées autour de trois notions : autonomie, insertion et citoyenneté. D’où les trois parties (autour de ces mots) qui articulent  l’ouvrage. Léa Lima, par exemple, revient sur les critères d’âge et le décalage entre majorités civile (à 18 ans) et sociale (à 25 ans, âge d’accès de plein droit au Revenu de solidarité active). Cécile Van de Velde constate que la France est dans un système hybride entre des politiques d’autonomisation des jeunes et des politiques de jeunesse qui passent encore majoritairement par la famille. Au moment où le Premier ministre s’apprête à relancer le comité interministériel de la jeunesse, puissent les analyses et recommandations portées par les auteurs éclairer les décideurs politiques et les professionnels, pour mieux comprendre la place des jeunes dans la société et repenser enfin les politiques de jeunesse.