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Mobilité sans racine. Plus loin, plus vite… plus mobiles ?

Vincent Kaufmann et Stéphanie Vincent-Geslin Descartes & Cie, 2012, 142 p., 15 €

En 2008, Vincent Kaufmann publiait : Les paradoxes de la mobilité. Bouger, s’enraciner. Avec d’autres sociologues, il s’attache ici à l’étude d’un objet précis : les nouvelles mobilités dites « réversibles »  – c’est-à-dire qui autorisent des déplacements conséquents dans un temps restreint – à travers l’étude d’un corpus d’enquêtes quantitatives et qualitatives soigneusement présenté. « La vitesse et les réseaux de communication ont donné à la mobilité une propriété de réversibilité qui modifie profondément l’utilisation que l’on peut en faire. » Ce phénomène massif et encore peu étudié comprend : les mouvements pendulaires quotidiens de longue distance – forme la plus étudiée –, la bi-résidentialité hebdomadaire et l’« overnighting » (voyages professionnels ou de loisirs de courte durée). La question concerne les rapports entre mobilité spatiale (on va plus loin, plus vite) et mobilité sociale (change-t-on de rôle, de statut ? S’expose-t-on à l’altérité ?). La « grande mobilité » est de fait paradoxale : on se déplace pour se sédentariser ; beaucoup de personnes « hypermobiles » ont de forts ancrages résidentiels. Pour autant, les mobilités réversibles recouvrent des situations et des expériences différentes ; et même si elles ne concernent pas toutes le travail, leur développement est lié à l’injonction à la mobilité dans le monde du travail, qui participe de la flexibilisation et de la précarisation de l’emploi. La conclusion revient sur les enjeux et les questions soulevées par ces nouvelles mobilités, appelant ainsi de nouvelles pistes de recherche.

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Jean Vettraino
30 août 2012
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