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Le nouvel âge du capitalisme. Bulles, krachs et rebonds

Élie Cohen Fayard, 2005, 404 p., 22 €

Cet ouvrage en forme de chronique des affaires Enron et Vivendi-Universal forme une assez bonne introduction à un monde financier qui fait peur. Certes, la finance a depuis l’origine de l’humanité partie liée avec la peur. Avant même l’invention de la monnaie, l’échange de marchandises contre des promesses, puis l’échange de monnaie contre l’espoir d’un gain, fut toujours source de peur. « Le monde économique est un monde anticipé » disait Jean Ladrière. Mais depuis une trentaine d’années, la conjonction des transactions par réseau électronique, du décloisonnement des métiers de la finance et de la libéralisation des transferts de capitaux a fait passer le monde d’une économie d’endettement à une économie de marché financier. Du coup, la créativité financière se montre comme le phénomène le plus spectaculaire de ces dernières années. La complexification des instruments et la rapidité des changements dans les produits et les techniques financières favorisent les débordements. La faillite d’Enron et la capilotade de Vivendi-Universal en sont les deux principaux exemples. Cette histoire a quelque chose de commun avec une certaine science-fiction : dans un roman célèbre, Isaac Asimov décrit le meurtre perpétré par des robots construits pour protéger les êtres humains. Comment est-ce possible ? Tout simplement par des procédures bien connues des totalitarismes : décomposer les séquences de décision de sorte que chacun garde l’impression d’être dans la plus parfaite légalité. Une séquence bien pensée d’actes légaux peut conduire à la fraude. Comme le montre Elie Cohen, la sophistication de la finance d’aujourd’hui ouvre la porte à de telles dérives.

Étienne Perrot
14 juin 2006
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